Toujours tu seras…

Tu sais la souffrance des jours de pluie
Tu sais la détresse et les rues dévastées
Tu sais la laideur des champs de bataille
Et la lutte des peuples opprimés
Paris qui gémit, Paris qui crie
Paris qui saigne
Paris, ces visages grimaçant sous leur masque de haine
qui braquent sur ta peau leurs noirs fusils d’assaut
Ces hommes déshumanisés qui n’ont que le blasphème
pour mémoire…et le tombeau
Tu les connais
Ils traversent les siècles, se couvrent de cagoules
Ils crachent le nom de Dieu comme ils crachent sur la vie
Et se vautrent dans la boue avant d’avoir péri

Mais tu es là
Tu es là et tes mots sont un phare qui rayonne
Tu as les yeux ouverts, tu ne te caches pas
Libre
À découvert car ton cœur bat
Ton cœur bat de ces millions de femmes, d’enfants et d’hommes
Qui t’aiment
Debout sous la mitraille, tu sais que tu ne céderas pas
Que cette page rouge comme une ride profonde
sur ton visage de proue
Éveillera les consciences dans les seins endormis
Paris, la nuit est longue mais des milliers d’étoiles
scintillent comme une prophétie :
Liberté, Égalité, Fraternité
Et pas une ne cille !

 

Je reprends la plume comme on pousse un cri et ces vers sont tombés en dix minutes alors, Lecteur, daigne excuser leur imperfection…

 

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Les mains nues

Ils avaient les main nues
Mais dans leurs yeux d’acier
Une haine glacée
Dénuée d’humanité

Ils avaient les mains nues
Mais sur leur front béant
Des cornes rouge sang
Hurlaient au firmament

Ils avaient les mains nues
Mais à leur cou ridé
Pendaient de lourds colliers
De mains noires séchées

Ils avaient les mains nues
Mais leurs deux pieds cloutés
Sans la moindre pitié
Perçaient les champs de blé

Ils avaient les mains nues
Mais leurs sourcils d’argent
Figeaient en les fixant
Les regards des enfants

Ils avaient les mains nues
Mais leurs doigts acérés
Serraient à les briser
Les âmes réfugiées

Ils avaient les mains nues
Mais quand ils sont partis
Plus rien n’avait de vie !

 

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