Songe d’une nuit d’été

DSCF2219 - Copie

Sur les toits, la lune, les ombres dansent
Les rêves veillent sur les endormis
Un haut clocher sonne la demi-nuit
De son grimoire alors elle s’élance

Elle déambule dans la ruelle
Les pavés révèlent tous leurs secrets
Une panthère l’oreille aux aguets
Une robe tigrée qui étincelle

Un feulement sous un porche sculpté
La ville est couleur d’or et d’écarlate
Un chat de noir vêtu lui tend la patte
Elle l’entraîne d’un pas chaloupé

Quelque humain dont l’esprit est envoûté
Jurera avoir vu par ciel de traîne
Chantonnant à la brune une rengaine,
Une étrange panthère, un chat ganté.

Je guettais la lune depuis plus d’une semaine afin de la photographier sur les toits…

 

 

 

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Métamorphose

La lune ruisselle sur le feuillage vert et dense,

Sous ma robe tigrée, mes muscles ondulent et dansent,

J’arpente mon territoire. Délicate fragrance :

Près du point d’eau, un porc-épic enivre mon appétence.

La terre, chauffée par le soleil, exhale la forêt,

Je dresse mes oreilles, courbe la tête, papilles aux aguets :

Deux bonds, la bête oscille, se débat, le col défait.

Blessure au flanc gauche, chair tendre à souhait…

Respect de la proie tombée dans la joute :

Je suce jusqu’aux os l’offrande : je suis absoute.

Puis poursuis mon cheminement, seule, sous la voûte,

La faim qui tenaillait mon ventre s’est dissoute.

Soudain, mes narines s’emplissent d’un mâle parfum.

Feulement de reconnaissance, il surgit d’un recoin.

Regard mordoré plonge dans mes yeux jaunes, abyssins,

Attente d’un assentiment, approche du félin.

Langue douce lèche ma plaie superficielle,

Goût du sang, effluves sensoriels.

Jeux impatients, intime cérémoniel,

Toilettage parfait, quelques gouttes de ciel.

Les étoiles dérivent à vive allure,

Mon odorat s’amenuise, fêlure

Mon regard quitte l’horizon obscur,

Je me dresse sur mes pieds, nue dans ma cambrure,

De mon pelage ne reste qu’un triangle noir, une griffure.

Dans mes veines, une vigueur nouvelle et pure :

Je secoue mes cheveux de femme.

Ainsi que je l’avais annoncé dans « Au Lecteur », je présente et dévoile celle qui
marche avec moi, me tance et me ramène au sein de la terre…
Rassure-toi, je n’ai pas ses appétits et pleure à la vue d’un animal qu’on tue ! mais elle m’insuffle son énergie vitale et m’ouvre souvent les yeux.

Je me sens engagée dans la lutte pour le respect des droits des animaux, et en profite pour demander à mes semblables, du sexe féminin, de cesser de contribuer au commerce de la fourrure !

 

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