Demain, ou bien un autre jour…

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Demain je t’écrirai, ou bien un autre jour
Sur le chemin criblé, à la lueur du jour
Et je prendrai ta main.
Je mêlerai mes pas à ceux qui se souviennent
J’accorderai mes mots aux couleurs bohémiennes
Sous un soleil cubain

Demain je t’écrirai, ou bien peut-être pas
Je te dessinerai à l’aide d’ un compas
Et danserai pour toi
Je baiserai tes yeux pour partager ton rêve
Le regard vers les cieux, allongée sur la grève
Ma pensée sera loi

Demain c’était hier, ou bien un autre jour
Ma plume a déserté ton jardin et ta cour
La lune me tutoie
Sur le chemin criblé, c’est l’aube qui ruisselle
L’espoir est un enfant qui porte une étincelle
Dans l’ombre qui louvoie.

 

 

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Étranger familier -2-

À l’ombre de mes cils, sur un nuage rose,
Monsieur, vous êtes là, comme un rêve imprécis.
Mes yeux ne vous voient pas, mais vous êtes ici,
Ici vous êtes bien, par mon anadiplose.

Mon cœur, lui, vous connaît et votre nom murmure
Et s’enflamme à vos mains, s’anime doucement
Etes-vous follet ou volition seulement ?
D’un parterre fleuri, une ancienne ramure ?

Des jambes, tout du long, au sommet de mon front
L’Hégoa me ravit d’un souffle forgeron.
Un voile évanescent en volutes me couvre.

Venez ! de vos baisers, je sens déjà l’ardeur
Une étrange moiteur lorsque ma bouche s’ouvre
Vous invite : venez ! étranger maraudeur.

À quelques uns qui aimeraient lever le mystère :
Je suis un oeil bienveillant, Cher Lecteur, et tout ce que tu écris est important...
Quant à mon pseudonyme, je te confierai prochainement les raisons de ce choix.

 

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Haïkus de soi

Dans l’être de bronze
une fissure révèle
l’humain voit le jour

Nuit noire est le ciel
jaillit la lumière crue
myriades d’étoiles

Esprit prisonnier
le coeur est sous les barreaux
la clé est en soi

Entre sel et sucre
un oeil pleure et l’autre rit
le printemps chancelle

Un rêve qui brûle
cruelle réalité
espoir est la vie

Mystère des mots
plume trempée dans le coeur
multiples artères

Trouée dans le ciel
rai de lumière complice
regards dans les nues

Effleurement d’âmes
lettre après l’être se pâme
douceur d’un instant

Pensée vagabonde
les lèvres au bord des mots
un voile se lève

Présent à rebours
le passé dans les abysses
l’instant est futur

Au coeur d’une histoire
Chronos est toujours vaincu
le rêve a des ailes

 
Ces quelques haïkus sont une expression de soi, cette petite particule au coeur de l’Humain et de l’univers…

Disséminés au gré de mes réponses sur twitter, entre avril et mai, je les ai réunis ici. Voilà pourquoi je les nomme « haïkus de soi », soi étant l’essence d’humanité que je percevais dans les tweets que je lisais…

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L’Amoureuse (non ce n’est pas d’Éluard)

Joyeuse, pensive, prolixe ou silencieuse

Tout mon être tressaille, éperdu d’émotions,

Passant des larmes au fruit amer de la passion.

De l’impatience violente

À l’attente choisie ;

Du réel au rêvé, du lever au coucher,

De la Foi aux affres du doute,

Des caprices de l’esprit

Aux désirs de la chair…

Noyée dans un ciel mou,

Sous la paume d’une main,

À l’ourlet d’une bouche :

Je ris, je pleure, j’ai envie et j’ai mal…

J’ai tenté d’exprimer dans ce poème, la pluralité paradoxale des émotions qui nous agitent quand on est amoureux…

Cet état où l’on se sent pousser des ailes tout en se sentant gauche, où l’on se repasse le film des rencontres inlassablement mais où on peut également faire des bêtises à s’en mordre les dix doigts.

Cet état intensément sublime et vivant lorsqu’il est partagé, qui peut tracer le chemin de l’amour ou s’éteindre comme un feu de bois vif, devenu cendres…

J’avais écrit trois de ces vers il y a quelques années puis abandonné l’idée d’un texte…

 

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Dans un monde toujours plus contrôlé, le rêve est l’avenir de l’homme.

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Le rêve, libre territoire

Dans une société matérialiste, où l’individualisme prôné afin de contrôler chaque citoyen tend à devenir la ligne de conduite générale. Une société dans laquelle la technologie (on ne peut que songer à 1984 de George Orwell) est un moyen de contrôle optimum, quelle parcelle de liberté l’individu possède-t-il encore ?

Je répondrai que le rêve est son plus grand territoire…

Le rêve, je parle notamment du rêveur éveillé qui se rebelle encore en exprimant son individualité. Le rêveur est celui qui lutte, celui qui n’abandonne pas, parce que ses rêves, ô paradoxe, lui font entrevoir d’autres réalités…

Le rêve, un espoir

Quant aux technologies dont j’use en ce moment même en espérant trouver un écho chez toi, Lecteur, certes, elles nous asservissent : nous sommes fichés, répertoriés, surveillés…

Le tribut à payer est lourd mais l’espace ouvert est grand… car il y a toujours un revers de la médaille, et c’est le dos du médaillon, non estampillé, qui m’intéresse en l’occurrence. Ce revers consiste en une gigantesque toile d’araignée. L’Arachné moderne tisse des milliards de fils  à travers le monde. Ces fils qui relient les hommes sont autant de vecteurs qui leur permettent de partager leurs rêves, entraînant en cela l’espoir que la réalité individualiste et matérialiste à laquelle on veut nous contraindre, peut imploser !

En opposant aux décideurs, à la conscience de plus en plus décadente, nos rêves les plus utopistes fussent-ils, comme Arachné, l’humain obtiendra peut-être une seconde vie…

Ceci n’est que l’ébauche d’une pensée, tu peux, cher Lecteur, l’enrichir de ta réflexion…

Réflexion de Eschylle :

Et dire que je n’avais pas vu passer cet article consacré au rêve !
L’ambivalence du deux-pattes est telle que lesdites multinationales susceptibles de contrôler son humanité sont aussi celles qui peuvent le tenir par le rêve. Suivent-elles une éthique ? Supposons que ce soit le cas à l’heure actuelle, il est peu probable que cela dure toujours ainsi. Les deux-pattes devront se confronter au territoire du rêve et à la liberté. Finalement, le film Matrix était prémonitoire.

Réponse de Eleusis

Merci d’être le premier à t’exprimer dans cette rubrique, toi Eschylle, qui donnes du rêve…Car la réflexion s’enrichit de l’autre…
Je partage ton constat et depuis toujours les sociétés dominantes produisent et diffusent des modes et des modèles. Aujourd’hui, avec l’essor des médias, le dieu moderne, ces modèles ont une portée mondiale si bien que l’uniformisation – et ainsi l’affadissement de l’individualité- galope.

Oui, ces multinationales produisent aussi du rêve, mais un rêve unique…un idéal de réussite, par exemple, basé sur le triomphe des apparences !
Oui, l’ordinateur, par exemple, s’est démocratisé. Qui n’a pas un ordinateur chez soi ? C’est moins coûteux que des vacances de rêve, qu’un opéra…Il tient lieu d’outil d’information, de loisir, de communication… Mais il permet de conditionner, de formater la population.

Toutefois n’est-ce pas toujours en employant les outils « les armes » de ce que l’on souhaite combattre qu’on arrive à un résultat ?
Cet outil et d’autres, à nous de nous en emparer, à nous de les dévoyer avec conscience…

Ta référence à Matrix me plaît… Comment se termine Matrix au juste ? Sur une impasse ? Sur le triomphe de l’amour humain ? Sur un cycle sans cesse renouvelé ? Neo refuse de relancer la matrice.
Finalement le traître (dont je ne sais plus le nom) qui rêve de manger un steak irréel mais dont le goût est vrai… choisit « le confort virtuel à la réalité »
Le rêve sous contrôle…

Toi le quatre-pattes Lettré, as-tu déjà remarqué que lorsqu’un couple s’aime, il rayonne, mais son rayonnement peut être différent… Soit tourné vers l’intérieur avec une lumière qui s’entre-nourrit et rejaillit avec faiblesse sur le monde autour, soit, beaucoup plus rarement, il est alliance de deux auras qui se conjuguent, irradient et agissent sur l’extérieur…

Alors, ne peut-on rêver d’une lumière qui s’intensifie et se propage dans une défense commune de l’humain ? Et un amour de l’humain ?

D’autres idées se bousculent…

Encore merci de ta réflexion qui a enrichi mon approche et m’a permis d’ajouter ces quelques lignes…
Tu as ouvert le débat…

 

Réflexion de Hélène Mariau :

 

Très beau texte….j’adore la métaphore de l’araignée
Je me permets une petite citation :
 » Nous sommes tissés de l’étoffe dont sont faits les rêves .  » William Shakespeare

Réponse de Eleusis :

Bienvenue Hélène et merci pour cette belle citation de Shakespeare…
N’hésite pas à t’exprimer ici, si tu le souhaites…
La réflexion s’enrichit de l’autre…
Belle soirée !

 

 

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Ronde de Lune

Pâle, endormie,
la lune au soleil d’hiver
rêve de libres vers

Jaune, arrondie,
la lune à l’oeil étourdi
irise une lettre d’or

Découpée, rougeoyante
la lune en quartiers
est volupté gourmande

Dorée, énamourée,
la lune s’offre en croissant,
aux serres d’un oiseau blanc

Parée, parfumée,
la lune aux courbes ingénues
sur un toit dévêtue

Réjouie, attendrie,
la lune roule sa chevelure
sur l’ azur étendu

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Dans la forêt des songes

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Pleure la licorne dans la forêt qui songe,
Les arbres se courbent devant sa majesté.
Ossian le fougueux, où est ta loyauté ?
Le feuillage touffu a la couleur d’oronge.

Le fer est foudroyé sur le champ de la gloire,
Au Royaume d’Arthur, les preux chevaliers,
Brandissent-ils toujours, fiers, leurs boucliers,
Juste pour un sourire et une belle histoire ?

Le chant des Immortels aux étoiles s’est tu,
Des ardentes amours, il chantait la vertu.
Des Sidhes, le rivage est une lune pâle…

Très loin de Camelot, Merlin s’est transporté…
Des mages du soupir gravent sur une dalle,
Pour ceux qui savent voir, un rêve encor chanté.

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Miss Tique

Miss Tique est un moustique
Venu d’Outre Atlantique,
Son arme fatale est un pique
Qu’elle enfonce sous vos tuniques.
Mystique vole au-delà des pics,
Son esprit élevé éradique
Nos contingences rustiques.
Elle joue sa propre musique
Adaptée à son acoustique,
Mais elle a de nombreux tics.
Miss Tic sort avec Tac tique,
Les pendules, elle astique :
Tic et Tac, Tac et Tic,
En guettant l’heure fatidique
De s’enfuir avec son loustic.
Elle rêve d’antarctique,
De géants moustiques,
Et d’un monde mystique.

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