Haïkus de ciel et d’eau

millau 098

Sol sur la jetée
l’hirondelle bat des ailes
la terre soupire

Colère du ciel
la terre mouillée palpite
l’oiseau s’est caché

Terres silencieuses
l’onde lèche les rochers
dans la nuit un phare

Reflet de lumière
l’or dans un nuage noir
le veilleur de l’onde

Battu par les flots
l’écume du temps qui passe
vivant il raconte

Fraîcheur matinale
le coeur des roses est humide
sur leur tapis vert

Une larme glisse
le bonheur en gouttelettes
pétale de soie

Une trace d’eau
le visage dérobé
la lune gémit

La lune a pleuré
la chevelure défaite
sur sa courbe ronde

Une déchirure
fendu d’un rayon : le ciel
journée de lumière

L’or du soir au coeur
un murmure de pétales
vibrant sur leurs tiges

Râ éblouissant
l’été en frissons de peau
l’horizon sourit

Instinct de survie
la nature est fabuleuse
tous sens en éveil

J’ai regroupé une grande partie des haïkus écrits cet été, en réponse ou pas à des Twittos…
Il s’avère que le ciel inconstant et l’eau qui a arrosé généreusement juillet et août revenaient constamment dans les propos…

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Écriture

Tremblante, comme une vierge nue
Frissonne et se pâme sous le dard,
Mon corps brûlant a froid et se mue
En doux vélin, sous des doigts hagards.

Troublés, ils me caressent, frileux.
Pourtant, le mot, sur le grain, s’esquive,
Il volette, sensible et joyeux :
Au bord des mains, la lettre se fige.

Au-dessus de moi, vole la plume.
Elle cherche, pensive, sa voix,
Trempe sa pointe dans la brume,
Au gré des consonnes de son choix.

Soudain, un stylet, mine acérée,
Pénètre ma chair en assaillant,
Jaillit l’ écriture libérée :
Fusion d’encre, de peau et de sang.

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