Transformer l’univers en un vaste athanor
Soufre, mercure et sel sous la flamme vermeille
Réduire en poudre les chaînes, la haine et l’or
Pénétrer le puits noir où le mage sommeille
Fermer les yeux dans les bras de la terre mère
Mordre aux fruits défendus et répandre leur jus
Des lèvres goûter, tel l’amant se désaltère
La langue sillonnant le corps aimé et nu
S’enivrer du contact des bois et de la source
Attiser le désir à son point culminant
Sentir, sous ses dents, le temps battu dans sa course
Les paumes sur la chair et le pouls lancinant
S’abandonner, comme le rivage tremblant
Sous le flux régulier des vagues qui le lèchent,
S’imbibe peu à peu, humide et accueillant.
Que l’oeuvre au rouge soit d’amour et de ses flèches.
En écrivant ce texte m’est venu à l’esprit le roman de Patrick Süskind Le Parfum, d’où le titre. Je me disais que si l’on pouvait trouver un parfum qui transforme tous les sentiments humains de haine, de colère, de vengeance en amour, le monde serait idéal…
Chacun est magicien…