Plainte qui monte au ciel au coucher du soleil
Quand l’astre dévoilé n’est qu’une fleur froissée
Succombe à l’agonie, ô jour au sang pareil
Pleurs qui sonnent au champ, de l’heure trépassée
Charon, cruel nocher, tu n’avais pas le droit
De faire traverser mon amant bel et tendre
Emporte l’obole, mais lui, laisse-le moi,
J’irai comme Orphée le chercher sans attendre !
Je briserai alors l’horloge et à rebours,
Brandissant les têtes de Cerbère haut et court,
Braverai les Enfers et leur âme damnée
Rongerai les chaînes, l’amour sera ma loi ;
La mort éternelle, j’apitoierai pour toi
Nous fuirons le désert d’une ombre condamnée.