Juin à contre -jour

Le ciel s’est dévêtu, il s’exhibe bleu nu
La nuit encore une fois a perdu son empire
Et le jour la poursuit dans son antre ténu,
D’un amour sans issu. Et la lune soupire…

Sur son trône aux couleurs, Junon fait la roue.
Tandis que Cupidon, joufflu et maladroit,
Savoure quelques traits que le destin dénoue,
Phébus, l’astre vainqueur, s’est juché sur un toit !

La rose au corps fané contemple les bourgeons
Elle était reine hier, aujourd’hui elle pleure.
Le cœur devenu gris d’un coup de badigeon
Elle courbe le col sous la faux qui l’effleure.

Le tilleul engourdi s’étire en gouttes d’ombre…
Sur les yeux alanguis à l’abri d’un recueil,
L’été comme un amant que le désir encombre
Avale un thé glacé et attend sur le seuil.

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Éclats de nuit

Éclats de brume à la nuit foudroyante
L’empereur des pins enrubanné d’hermine
Salue de son hauban la cour des moussus
Ô village de pierre sur la montagne ailée
La lézarde du guet arraisonne en secret
Le vol noir des amants.

Le silence grinçant des pas de l’escalier
À la porte fendue se perd sur les corps ocre
La tour échevelée s’est rendue dans un souffle
Valse langoureuse en duel des monts nord
Le vent s’est esclaffé accroché à la nuit
Il est couché à plat fatigué du sabbat

Éclats de brume à la nuit foudroyante
Empreintes de dunes sur la poudre neigeuse
Tutoiement des étoiles sur les pics du vertige
Enlacement du plein au bord du précipice
Étreinte d’acier consumée à feu blanc
Insomniaque, l’aurore se défend.

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Déshabille mon coeur

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Aime-moi sans pudeur, déshabille mon cœur.
Sur un lit de fortune ou un quartier de Lune
Love-toi sur ma dune ô mon Soleil nocturne,
Mon astre dévoyeur aux accents purs d’un choeur

Aux confins de la nuit, deviens mon insomnie.
Le temps s’est arrêté dès nos premiers baisers,
Nos âmes envoûtées sont enfin accordées,
Et le lit de nos vies est un puits d’ambroisie.

La chaleur de tes mains enveloppe mes seins
Le présent est l’instant, qui, dans notre être, vibre.
L’étoile du ponant scintille à nouveau, libre
La flamme dans tes yeux est l’aveu d’un dessein.

Ta langue murmure des délices, complice,
Tendre mélopée à mes lèvres emperlées,
Les coussins, dépités, se sont tous écartés :
À nos pieds, l’un, jaloux, se glisse dans la lice…

 

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