Un champ de symboles

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Il pleut, l’été pâlit et ma plume est en peine
Les collines au loin coiffées d’un chapeau gris
Dérobent leurs couleurs et la cime d’un frêne
Il pleut.Tout simplement. Pourquoi cet air surpris ?

Dépouillés de tout sens, les mots dans le ruisseau,
Çà et là ballottés comme l’herbe mauvaise,
Refusant de couler, tentent dans un sursaut,
De se hausser, perclus, jusque sur la falaise :

Ne cherchez pas mon cœur, je l’ai bouté dehors
Je ne peux offrir que la cale d’un navire
Désormais vide ! Elle qui contint un trésor
Secret, a perdu l’or qui aurait pu séduire…

Mais ce murmure… Il me semble sentir, Poète,
Sur la nuque, un souffle qui m’effleure, léger,
Est-ce le zéphyr ou bien vos lèvres ? Vous êtes
L’inconnu à la cape, étrange et familier.

Deviser vous et moi, de la pluie, du beau temps,
Des humeurs et du pain ? Au feu de la lanterne,
La magie qui nous frôle est la fleur de printemps ;
D’un champ de symboles, l’invisible poterne.

Poème en alexandrins, hommage au poète et à la magie des mots, qu’il faut savoir parfois préserver…

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Derrière le lycée

L’hiver était au sud, les mains sous ton blouson,
L’univers tout entier tenait dans ma semelle :
L’avenir au présent parle à l’âme jumelle.
La chaleur de nos corps était notre maison.

La lune dans mes yeux coiffait tes cheveux blonds,
Le monde était subtil comme un point de dentelle
Brune. Le coeur battant, comme fait l’hirondelle,
Tu cherchais le soleil, paumes sur mes seins ronds.

Au mur, chiffres, lettres, tracés à l’encre rose
Ton désir opprimé contre mon jean qui ose
S’exprimer. Dans mon cou, un “je t’aime” troublé.

Derrière le lycée, encor l’amour murmure,
Un autre garçon à une fille susurre,
Le printemps qui fleurit à l’est d’un champ de blé.

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