Cent mots pour te penser

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En vrac
Où trouver les mots ?
Ceux qui désarment la naissance du cou
Qui attaquent quand tu vacilles à genoux
Qui désertent nos bouches embrassées
Et étreignent cent cibles en un baiser
La langue est volupté
La langue est parole
Les paroles s’affûtent au fil de l’épée
Les mots sont cavaliers
Ou fantassins blottis entre mes seins

Où trouver les mots ?
En vrac
Sur les doigts du vieux piano
À l’ombre de nos mains à la pulpe fragile
Dans la fragrance de nos peaux qui brasillent
Les mots sont transparence, munitions à outrance
La langue est langage
La langue est mots
Les mots sont couchés, blessés
Sur le champ de bataille
Pas un mot qui ne taille

Où trouver les mots ?
En vrac
Dans l’or échevelé de la lune
Dans la nuit qui s’obstine et le jour qui espère
Dans les lèvres unies et les corps confondus
Dans un ciel qui s’épuise en des destins contraires
La langue est caresse
La langue est papilles
Les papilles ont ravi une étoile filante
Les mots défient l’immensité silencieux

Et me voilà sans mot pour te penser

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Haïkus d’écriture et de partage

DSCF2189 - Copie

Ailes sont les Lettres
l’écriture ouvre la voie
apprendre à voler

Vaste est l’univers
les mots sont comme des fils
clavier fait le lien

Voyage sans trêve
les mots comme seuls bagages
aucune frontière

 Mots en liberté
retour à la source pure
l’écrit en frissons

Pensée vagabonde
les lèvres au bord des mots
un voile se lève

Délices en lettres
les mots tremblent d’émotion
le jour se fait rose

Un seul mot réjouit
toutes les lettres décollent
dans l’immensité

Les mots de l’esprit
un ciel par-dessous les flots
la plume est flambeau

Partager les mots
une page comme un pont
unir en un trait

Relier est plaisir
écriture fait écho
imprimer les sens

Miroir blanc cassé
le ciel en fragments de verre
kaléidoscope

Effleurer les âmes
lettre avec l’être s’éveille
griffe du poète

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L’enfant rêve

Quatre murs sans voix
gorge nouée, un bruit sourd
le ciel se dérobe

Il pleut des mots gris
l’encre bleue sèche et craquelle
dégoutte le temps

Choc multicolore
une fissure qui bâille
entre un papillon

Quatre murs sans toit
l’esprit fend l’espace, vole
murmures d’étoiles

Quatre murs, cent voies
le ciel envahit la terre
l’oeil bleu, l’enfant rêve.

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