Premier rivage…

Mère, premier rivage au sable tiède
Val nourricier où expire, apaisé, le premier cri
Terre d’asile où baigne la lumière
Sur le front blanc de l’enfant immaculée
Ta boussole ne connaît qu’un seul point cardinal : l’amour
Ta main est le chêne tutélaire qui jamais ne vacille

Telle un phare bienveillant
Arrimé à l’oeil des navires qui viennent et vont
Tu lâches prise au vent mais jaillis dans la tempête
Et sur ton sein flétri par les veillées et l’ombre
Les écueils ont la saveur aigre douce du limon
Tes bras abritent un port où le temps n’a plus cours

Première larme
Premier baiser
Premier berceau
Premier sourire
Première parole

Tu es la mémoire vive de ce que je fus, avant de paraître
Le miroir où mon reflet est toujours beau
Où chaque bosse, chaque loupé, chaque colère
Se dissout dans la tendresse
Et dans ton cou de femme plurale, ma mère,
C’est ton odeur bonheur que je respire.

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Dévoiler les étoiles

Sur les toits ondoyants veille la lune rousse
Enluminant la nuit de l’ocre du désir.
Des Loinvoyant, elle dissémine la poudre
Aux palais orientaux des tout-puissants vizirs.

De la fleur de mes doigts, je dessine un visage,
Dans le brun de ses yeux, glisse un rayon de feu.
L’âtre où brûle le cœur ne souffre l’afféage
Ni le miroir de l’âme, un écran pare-feu.

L’astre rougeoyant, deux silhouettes entoile.
Le jour pique au levant, à l’abeille pareil
La courbe de deux corps dévoilent les étoiles,
Sous son ombrelle, assis, s’éveille le soleil.

 

Loinvoyant : cf. L’apprenti assassin

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