J’accuse
Les hommes d’hier et d’aujourd’hui et les cite à comparaître
Moi, le pâle embryon de votre futur à naître
Pour m’avoir arraché, sans sevrage, à la Terre- Mère
Pour avoir
Perforé ses poumons, à coups de haches et de machines,
Dévoré sa forêt, ne laissant que moignons
Brisé, au-dessus des pôles, sa fragile protection
Pour avoir
Tari les océans, pillé les innombrables richesses
Chassé avec excès, sans respect des espèces
Déversé immondices et déchets, méprisé ses largesses
Pour avoir
Miné sol et sous sol, bombes sous vos pieds,
Libéré sans limite vos instincts meurtriers
Pauvre faune humaine, dite civilisée…
Vous avez commis l’irréparable, l’ impardonnable, l’ineffable génocide !
ASSEZ ! Quel plaidoyer pourrait défendre vos âmes cupides ?
J’étais votre avenir, vous m’avez condamné
Et vous vous êtes condamnés…
J’ai choisi le titre de ce poème en pensant, bien entendu, au célèbre plaidoyer de Zola en faveur de Dreyfus mais aussi à la phrase prophétique « la vérité est en marche, rien ne l’arrêtera » scandée par les Dreyfusards.
J’ose espérer que dans le cas de cette terre, qui est notre seule maison à tous et que nous avons le devoir de sauvegarder pour les générations futures, la vérité sera celle de la conscience !