La vieille…

Ce soir il y a comme une lumière
Dans son regard éteint : une chandelle
La réponse à une pieuse prière
Dans son sage fauteuil qui se rappelle…

La lune ronde émoustillait les pins,
Ses pieds légers volaient sur le parquet
À chavirer la valse de Chopin,
Le cœur dans les bras d’un homme coquet.

Sur sa robe s’accrochait une étoile
Le satin s’habillait de sa peau lisse
Dans un sourire, il fit tomber son voile
Au lendemain, un rendez-vous se glisse

Ce soir, l’âme ridée, le corps usé,
Si seule qu’elle a perdu la raison
Elle sait qu’il va venir la chercher
Et se met à coiffer son blanc chignon.

 

L’idée de ce texte est née d’une équivoque due au titre d’un autre de mes poèmes, plutôt sensuel, intitulé « Sise devant la cheminée » devenu, je saisis dans le feu .Un poète, imprégné des vers de Ronsard tirés des « Sonnets pour Hélène » crut entamer la lecture d’un poème sur « une vieille, au coin du feu » et trouva la suite très…surprenante ! Aussi, écrivis-je ensuite ce poème par jeu. Mais progressivement, j’y mêlai quelques réminiscences d’une vieille femme de ma connaissance.

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Haïkus de soi

Dans l’être de bronze
une fissure révèle
l’humain voit le jour

Nuit noire est le ciel
jaillit la lumière crue
myriades d’étoiles

Esprit prisonnier
le coeur est sous les barreaux
la clé est en soi

Entre sel et sucre
un oeil pleure et l’autre rit
le printemps chancelle

Un rêve qui brûle
cruelle réalité
espoir est la vie

Mystère des mots
plume trempée dans le coeur
multiples artères

Trouée dans le ciel
rai de lumière complice
regards dans les nues

Effleurement d’âmes
lettre après l’être se pâme
douceur d’un instant

Pensée vagabonde
les lèvres au bord des mots
un voile se lève

Présent à rebours
le passé dans les abysses
l’instant est futur

Au coeur d’une histoire
Chronos est toujours vaincu
le rêve a des ailes

 
Ces quelques haïkus sont une expression de soi, cette petite particule au coeur de l’Humain et de l’univers…

Disséminés au gré de mes réponses sur twitter, entre avril et mai, je les ai réunis ici. Voilà pourquoi je les nomme « haïkus de soi », soi étant l’essence d’humanité que je percevais dans les tweets que je lisais…

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