De l’avalanche

Ils se sont effleurés aux épis d’un hiver
De soie glacée. Il s’ immisça dans ses vers,
À revers, l’esprit allumé. Il implosa son univers.
Alors, chaque jour, comme une herbe sage,
De son champ d’amour, elle guettait son breuvage
Echo, la divine, apprenait son langage.
L’animal avait l’oeil roucoulant et bleu,
Pour un loup de souche, c’était plutôt heureux,
Pour elle, c’était un implicite des Cieux.
Mais elle sentait, dans l’humus de son cœur,
Un lac d’eaux sombres et de forêts en pleurs.
Ils n’en parlaient jamais, c’était mal heur.
Le temps s’estampillant, la belle s’enquérait :
Comment rejoindre la bête qui l’attirait ?
Elle eut alors une idée. Un soir sans attrait,
Elle plia sa peau de femme. Nue, bravant le froid,
Elle offrit son corps à la rudesse du bois,
Caressant le regard des dieux, tout pantois.
Emus, les membres roides comme les branches,
Ils l’exaucèrent : elle devint Louve blanche.
Elle fuit alors l’horizon et dans le pays comanche
S’unit au loup gris et ce fut l’avalanche.

 

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La biche au bois

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Sous ton masque de loup, tu te prétends lion
Nue, dans le sous-bois, je ne crains la morsure
De tes yeux pers; pourtant, je cache la césure…
Pour me rendre à la vie, es-tu Pygmalion?

Ta bouche a le parfum de la menthe sauvage
Cueillie sous le ciel bleu, à l’ombre d’un été
Tes mots dans mes cheveux défient l’éternité
Et le désir, ardent, souffle dans le feuillage

Quand, sur le sein gauche, ta paume vacillante
Sonde un cœur virginal, et, qu’au coup de minuit
Redevenue biche, je me fonds dans la nuit,
L’aube se fait rubis sur front d’adolescente.

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