Liberté d’esprit ?

Qui peut, au faîte de sa vie, prétendre qu’il s’est enfanté ?

Le cheminement qui mène à la connaissance de soi est long et fait de ruptures.

_Rupture avec sa famille et son éducation.

En effet, la famille façonne bien souvent plus qu’il n’y paraît, l’individu, son conscient mais surtout son inconscient.

Elle crée parfois des phobies engendrées par des évolutions qui ne sont pas conformes au » type familial ».

Être capable d’évaluer les limites de son éducation est important.

_Rupture avec sa civilisation, combien y parviennent-ils ?

Les désordres actuels, les conflits mondiaux ne nous montrent-ils pas que peu d’individus sont capables de s’abstraire de leur milieu culturel pour atteindre le moi universel ?

Comme disait Aragon « Rien n’est jamais acquis à l’homme, ni sa force, ni sa faiblesse, ni son cœur « .

Tout ce que l’individu pense acquis n’est que vent s’il ne l’éclaire à la lueur de tout ce qu’il ne connaît pas !

Et les ombres de la caverne de Platon sont bien souvent ce qui reste à l’homme qui ne chemine pas.

Ces ruptures sont nécessaires pour faire le vide et pouvoir appréhender le monde.

Ces ruptures sont les réconciliations nécessaires avec l’autre… donc avec soi.

L’esprit qui se délivre du poids de ces considérations peut apprendre à connaître les civilisations qui ne sont pas les siennes, les religions qu’il ne pratique pas.

En passant de l’individu à l’universel, il marche vers soi.

La tolérance, la compréhension des facteurs déterminants de la société le conduisent alors à une immense humilité.

On ne peut bien se vêtir que si l’on est nu.

Nu on peut alors commencer à remplir son esprit et reprendre le chemin à l’envers, retourner à sa civilisation à sa famille avec la richesse d’être toutes les civilisations, toutes les cultures.

La liberté d’esprit est la capacité à appréhender ce qui est différent en toute objectivité, en rejetant tous les réflexes primaires appelés aussi préjugés.

Est libre d’esprit celui qui sait écouter.

Liberté d’esprit et conscience

_Il ne peut y avoir liberté sans conscience. Lorsqu’on se connaît, on devient tolérant et on peut s’ouvrir à l’autre.

Et cet autre qui est-il sinon nous-mêmes ?

« Connais-toi toi même et tu connaîtras le monde et les dieux » disait Socrate.

Cet aphorisme est très intéressant car il demande à l’homme de situer sa connaissance sur le plan des symboles.

Le symbolisme est la clé de la compréhension de l’homme et de l’univers. S’il parvient à une connaissance et donc à une conscience supérieure, l’homme devient l’égal de la puissance suprême que certains nomment Dieu.

La morale de son époque n’est pas ce qui guide le libre penseur mais sa conscience d’être l’autre lui ouvre la voie.

«Dieu est en chaque homme plus intérieur à lui-même que lui-même ne peut l’être.» [Giordano Bruno]

_C’est en œuvrant pour le bien de l’humanité que le libre penseur existe.

Aussi, le libre penseur met-il parfois sa vie en danger.

Ainsi lorsque les » Francs Mestiers « au Moyen Age, nouent des liens commerciaux, voire amicaux avec les pays de la Sublime Porte, ils œuvrent pour les progrès de l’humanité, et pour l’acquisition de savoirs scientifiques et médicaux que l’Europe ne possède pas.

S’arrêtent-ils aux différences religieuses et sociales qui déclenchèrent et déclenchent toujours tant de guerres ?

L’héritage de valeurs et de traditions se transmet à travers les âges selon le désir d’humanisme

Mais on voit aussi quelques esprits errants qui cherchent à combler ce vide

Conscients de leur enfermement, ils empruntent le chemin solitaire qui pourrait les amener à regarder le monde avec un esprit libre.

Ils cultivent cet art sans se laisser aveugler par tout ce qui n’est pas conforme à ce qui est « BON » dans le respect de leur lumière de liberté.

Liberté d’esprit et morale.

L’homme est-il fondamentalement bon ?

La morale est sociale, donc relative à la société dans laquelle on vit mais aussi liée à l’époque où l’on vit.

Ainsi semble-t-il difficile d’ériger des règles de morale absolue.

Les enfants sauvages (cf. Victor) nous ont fait comprendre que la part de l’inné est infime et que l’acquis domine dans la personnalité de l’individu.

Ainsi l’individu reflète-t-il ses origines socioculturelles.

Etant la part d’un «tout » à un moment donné, dans un lieu donné, il porte la responsabilité partagée de l’évolution de sa société.

D’où le dicton  » nous sommes l’image de ceux qui nous gouvernent. »

Aujourd’hui, la corruption et l’individualisme sont les moteurs de la société.

Le profit est le maître mot et l’homme se définit de plus en plus comme un être matérialiste.

Ce matérialisme qui devient une obsession ne laisse plus à l’individu l’espace nécessaire à une vie spirituelle.

Peut-on parler de liberté d’esprit lorsque nous sommes enchaînés à toutes ces contingences ? Oui si l’on s’attache à l’essentiel : l’Homme.

« Toutes les vertus des hommes se perdent dans l’intérêt comme les fleuves dans la mer », écrit La Rochefoucauld.

La morale est donc corrélative à la composante de différentes époques un exemple parmi d’autres : « passage d’un puritanisme forcené s’effritant à l’arrivée du contraceptif »

La science ne peut que faire évoluer cette morale qui est évolutive.

Il est clair que la seule morale pouvant s’appeler « morale » est d’œuvrer pour le bien de l’humanité

Le reste étant le libre choix de chacun de composer avec son corps et ses désirs propres.

Beaucoup confondent morale et clichés acquis où se mêlent une ‘’soi disant ‘’ vertu voulant être moralisante.

Liberté d’esprit et amour

Sans l’amour rien ne reste dEve ; L’amour, c’est la seule beauté Victor Hugo

Les sociétés occidentales ont souvent condamné le plaisir des corps.

Et l’héritage judéo chrétien, visant à la mortification de ces dits corps, a pesé et pèse encore lourd sur les rapports humains, comme si l’homme ne devait apprécier que la souffrance.

Tout étant fait pour réfréner l’homme et freiner son épanouissement.

Or, l’amour spirituel mais aussi l’amour charnel dans d’autres sociétés, orientales, et surtout extrêmes orientales, furent et sont encore le premier pas vers la libération de soi et la connaissance du divin cf. le chamanisme

Dans de nombreux rituels chamaniques l’amour charnel, à l’instar de certaines herbes hallucinogènes est pratiqué pour sortir de l’enveloppe humaine et libérer l’esprit.

C’est la première forme du divin.

Les prostituées ne sont pas conspuées et ne représentent pas une forme vulgaire de l’amour physique, mais elles ont, au contraire, une fonction sociale très importante.

Respectées, les plus artistes sont mêmes adulées car elles permettent à l’homme d’appréhender le Ciel.

Elles participaient, autrefois, à l’initiation de l’homme, qui en apprenant l’art de l’amour, apprenaient l’autre et pouvait entrevoir « le paradis. »

La prostituée était comme la porte dont il fallait trouver et connaître la clé pour atteindre le nirvana.

Au Japon, la geisha était une forme affadie de cette fonction, même si elle jouissait d’un statut particulier.

L’amour charnel consenti ouvre donc sur le ciel mais, sous prétexte de moralité, il reste » une maladie à médicamenter, à circonscrire.

L’homme libre utilise tous les moyens pour tendre vers le divin et l’amour en fait partie.

La mort, conclusion.

L’homme libre ne pense à rien moins qu’à la mort, et sa sagesse est une méditation non de la mort mais de la vie (Baruch Spinoza)

La mort apparaît comme une étrangère tant qu’elle n’a pas frappé, on se croirait presque éternel dans cette vie opaque matériellement.

Et pourtant, dans la chaine de la vie, nous ne sommes qu’un maillon qui précède celui qui assurera la continuité, devenant chaîne d’union d’un lac d’amour.

Face au sablier géant de la fuite du temps, l’homme se doit de conjuguer pleinement le présent afin qu’il puisse devenir un futur d’humanité.

Sa quête du bonheur offrant un sens à sa vie

Il cheminera sainement jusqu’ à la porte suprême LA MORT

« L’homme n’est qu’un roseau le plus faible de la nature ; mais c’est un roseau pensant. Il ne faut pas que l’univers entier s’arme pour l’écraser. Une vapeur, une goutte d’eau suffit pour le tuer. Mais quand l’univers l’écraserait, l’homme serait encore plus noble que ce qui le tue ; parce qu’il sait qu’il meurt ; et l’avantage que l’univers a sur lui, l’univers n’en sait rien. » Blaise Pascal

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Hommage, Bella Ciao…

Toi l’étranger mystère
Ta voix vient des éthers
L’ébène a ton front discret
Le violon pleure en secret
Ton destin
Clandestin !
Était-ce une déroute
Une lettre de cachet en août
Le sceau d’un tyran
Un glaive foudroyant ?

L’exil ou vivre sans parler,
Des mots, des mots pour exister
Des mots rouges, des mots sang
Des mots pour tous les partisans.
La liberté !
L’éternité !
Sur les sentiers de feu
En cendres, les noms de ceux
Tombés en conscience
Au cœur, la vaillance.

Les dictatures ici ou là
Déciment sans combat
Des corps anonymes
Ne sont pas des victimes !
Terrifiés
Humiliés
Combien prennent la fuite
Dans un dédale sans suite
De soif, de mort et de faim ?

Grand-père, je porte en moi la fin !

 

Ce texte est dédié à tous les Italiens qui refusèrent de se soumettre
à la dictature de Benito Mussolini, et à mon grand-père en particulier.
Par extrapolation, je pense à tous ceux qui subissent toute forme de dictature.
Oser simplement parler, c’est mettre sa vie en danger parfois.
Tous les jours des femmes et des hommes meurent pour leurs idées…

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Les trois soeurs…

Quelle est celle des trois qui naquit la première ?
Leur lange de couleur brodé par mille mains
Ferventes, les reçut sans aucune prière
Leur regard lumineux ouvrant d’autres chemins

Le peuple stupéfait le regardait briller
Mais nées les yeux ouverts, leur corps, lui, restait frêle
D’une révolution qui manqua de ciller
Dans l’histoire souvent, marquée de coups de grêle

De son berceau natal la liberté alla
Briser les bracelets mutilants de l’ esclave
Et sur les dos zébrés, la lune se voila
Du rouge taffetas d’un peuple qui se lève

Le visage serein de la deuxième sœur
Accordait à chacun une même espérance
Mais souffrant d’un pied bot excitait la rancoeur
De maîtres corroyeurs avides de puissance

La plus humble des trois, emplie de compassion
L’amour à son drapeau, ne connaît de frontière
Elle élève toujours, elle est l’annonciation
L’union et l’avenir. Elle est l’hospitalière…

Elle répond au nom, commun : fraternité

Je n’ai pas pour objet, dans cette rubrique consacrée à la poésie, d’ouvrir un débat, mais je ne peux m’abstenir d’inscrire quelques mots !

Cette volonté d’écrire sur la devise républicaine du peuple français hantait mon esprit depuis longtemps. Mais les idées restaient dans les limbes. Puis ce sont des vers entiers, je dirais même le premier quatrain qui se présenta à moi, je compris que je pouvais commencer à exprimer ce qui me tenait à coeur.

La liberté est bridée par le contrôle toujours plus grand du pouvoir sur l’individu, l’égalité reste une valeur partagée par quelques uns, mais il serait intéressant de s’interroger sur la réalité qu’elle revêt aujourd’hui. De plus, il y a une tendance à confondre « égalité » et « uniformité » …

La fraternité, il est dans le pouvoir de chacun de regarder l’autre, c’est en elle, à mes yeux que réside tout progrès de l’humanité.

 

 

 

 

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Haïkus d’écriture et de partage

DSCF2189 - Copie

Ailes sont les Lettres
l’écriture ouvre la voie
apprendre à voler

Vaste est l’univers
les mots sont comme des fils
clavier fait le lien

Voyage sans trêve
les mots comme seuls bagages
aucune frontière

 Mots en liberté
retour à la source pure
l’écrit en frissons

Pensée vagabonde
les lèvres au bord des mots
un voile se lève

Délices en lettres
les mots tremblent d’émotion
le jour se fait rose

Un seul mot réjouit
toutes les lettres décollent
dans l’immensité

Les mots de l’esprit
un ciel par-dessous les flots
la plume est flambeau

Partager les mots
une page comme un pont
unir en un trait

Relier est plaisir
écriture fait écho
imprimer les sens

Miroir blanc cassé
le ciel en fragments de verre
kaléidoscope

Effleurer les âmes
lettre avec l’être s’éveille
griffe du poète

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Printemps est poète (haïkus)

DSCF1999

Silence est la pause
Les mots au flux déchaîné
ont brisé la digue

Mots en liberté
retour à la source pure
l’écrit en frissons

Rivières en crue
les mots déferlent en vagues
rivage en folie

Rayon de soleil
la mer dune sur les toits
Noyé l’horizon

Senteurs dans les bois
les oiseaux moqueurs susurrent
l’amour en feuillage

Dans le lit de l’onde
fleurs fanées, bourgeons rieurs
printemps est poète

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