Un champ de symboles

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Il pleut, l’été pâlit et ma plume est en peine
Les collines au loin coiffées d’un chapeau gris
Dérobent leurs couleurs et la cime d’un frêne
Il pleut.Tout simplement. Pourquoi cet air surpris ?

Dépouillés de tout sens, les mots dans le ruisseau,
Çà et là ballottés comme l’herbe mauvaise,
Refusant de couler, tentent dans un sursaut,
De se hausser, perclus, jusque sur la falaise :

Ne cherchez pas mon cœur, je l’ai bouté dehors
Je ne peux offrir que la cale d’un navire
Désormais vide ! Elle qui contint un trésor
Secret, a perdu l’or qui aurait pu séduire…

Mais ce murmure… Il me semble sentir, Poète,
Sur la nuque, un souffle qui m’effleure, léger,
Est-ce le zéphyr ou bien vos lèvres ? Vous êtes
L’inconnu à la cape, étrange et familier.

Deviser vous et moi, de la pluie, du beau temps,
Des humeurs et du pain ? Au feu de la lanterne,
La magie qui nous frôle est la fleur de printemps ;
D’un champ de symboles, l’invisible poterne.

Poème en alexandrins, hommage au poète et à la magie des mots, qu’il faut savoir parfois préserver…

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L’enfant rêve

Quatre murs sans voix
gorge nouée, un bruit sourd
le ciel se dérobe

Il pleut des mots gris
l’encre bleue sèche et craquelle
dégoutte le temps

Choc multicolore
une fissure qui bâille
entre un papillon

Quatre murs sans toit
l’esprit fend l’espace, vole
murmures d’étoiles

Quatre murs, cent voies
le ciel envahit la terre
l’oeil bleu, l’enfant rêve.

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