Haïkus de soi

Dans l’être de bronze
une fissure révèle
l’humain voit le jour

Nuit noire est le ciel
jaillit la lumière crue
myriades d’étoiles

Esprit prisonnier
le coeur est sous les barreaux
la clé est en soi

Entre sel et sucre
un oeil pleure et l’autre rit
le printemps chancelle

Un rêve qui brûle
cruelle réalité
espoir est la vie

Mystère des mots
plume trempée dans le coeur
multiples artères

Trouée dans le ciel
rai de lumière complice
regards dans les nues

Effleurement d’âmes
lettre après l’être se pâme
douceur d’un instant

Pensée vagabonde
les lèvres au bord des mots
un voile se lève

Présent à rebours
le passé dans les abysses
l’instant est futur

Au coeur d’une histoire
Chronos est toujours vaincu
le rêve a des ailes

 
Ces quelques haïkus sont une expression de soi, cette petite particule au coeur de l’Humain et de l’univers…

Disséminés au gré de mes réponses sur twitter, entre avril et mai, je les ai réunis ici. Voilà pourquoi je les nomme « haïkus de soi », soi étant l’essence d’humanité que je percevais dans les tweets que je lisais…

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Une histoire est vraie aussi longtemps qu’on la croit vraie

J’ai décidé de commencer cet article dans un ordre inhabituel, ainsi mes postulats se trouvent-ils au bas de la page. Ne vous privez pas de réagir…
Quelle est la réaction d’un enfant, lorsqu’on lui narre un conte ou lorsqu’on lui parle d’un héros de la mythologie, d’Achille par exemple, le presque invulnérable ? Il demande si cela est « vrai ». Il veut connaître « la part » de réalité, s’il en est une .
Et bien qu’on lui réponde qu’il s’agit d’un conte merveilleux ou d’une légende, ces événements ou ces personnages, poursuivent leur existence à ses yeux, il s’en imprègne, les assimile et les faits « siens » dans son rêve conscient, ou subconscient. Ceux-ci pouvant susciter phobies ou modèles.

Considérons un épisode de la vie, vécu par un quidam, cet épisode est vrai ou dirais-je plutôt, réel, puisqu’il s’ancre dans le passé de l’ individu.
Néanmoins, à partir du moment où la personne relègue l’épisode dans un coin de sa mémoire ou dès qu’elle prend de la distance avec ce « je » qui fut dans un épisode passé, qu’elle le regarde comme un étranger, au point parfois de s’exclamer : « Etait-ce moi ? » l’épisode quitte le champ du « vrai ».
Je vais à présent évoquer l’Histoire, celle qui relate l’évolution des sociétés à travers des événements et une chronologie. Dans une dimension extrême, imaginons quelque tyran, et nous avons le choix, décrétant et vulgarisant sur deux ou trois générations d’individus sa version de l’Histoire(et nous songeons à Hitler, mais aussi aux thèses révisionnistes), cette version deviendrait « vraie ». Ainsi peut-on défaire et refaire l’Histoire.
Aussi, l’enseignement de l’Histoire et le devoir de mémoire sont-ils indispensables à toute société sans quoi « le vrai » pourrait sombrer dans « la fable » !

Ce n’est pas son appartenance à la réalité qui inscrit l’événement dans « le vrai » mais la croyance dans cette vérité.

Une histoire est vraie aussi longtemps qu’on la croit vraie

Définitions et options :
Si vous consultez le dictionnaire, vous découvrirez qu’on a, pendant longtemps, distingué, l’histoire, du lat. Historia ( emprunté au grec) comme un récit de faits réels, et la fable comme un récit fictif .
Prenons le mot histoire avec les acceptions suivantes : narration de faits réels ou fictifs ou bien épisode donné ou vécu.
Quant au mot vrai, du lat. verus, le Littré en donne plusieurs définitions, j’ai choisi les suivantes :
 1°  Conforme à la réalité, à ce qui est.
 4°  Terme de littérature et d’art. Qui rend, qui exprime avec vérité les pensées, les objets. Un style vrai
 7°  Qui est réellement ce qu’on annonce, ou ce qu’il doit être.

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