Petit, il revient toujours…

DSCF2420 - Copie

Même si le ruisseau est tari
Qu’il ne fredonne plus et qu’il meurt aux vasques des fontaines
Que des mots qui te défont, épars, ne restent que les phonèmes
Vois !
Il revient toujours
Il n’est de château dormant plus de cent ans
Les chatons dorés du noisetier
Les iris mauves et les samares de papier le clament au vent.

Même si l’azur éternue dans la brume
Que le soleil pâle affronte la lune noire
Que le pinceau ne dilue que les bleus de Renoir
Vois !
Il revient toujours
La forêt revêt ses dégradés de vert
L’or vif des genêts et des jonquilles brasille
Il n’est d’anges rubiconds sans Léviathan

Même si les abeilles ne te confient plus le secret de leur miel
Que la lyre d’Orphée a les accords d’une vielle
Écoute !
Il revient toujours
Les gazouillis étreignent l’aube dans un prélude à l’amour
La pomme de pin chiffonne l’air, comme une toupie
Les trilles du philomèle caressent les cœurs en peine
Il n’est d’univers merveilleux sans sorcière

Même si les étoiles timides se cachent dans leur mouchoir
Que les astres sans couleur refluent dans ton miroir
Écoute !
La Grande Ourse fait sonner ses crécelles
La vie gonfle tes veines de ses futurs espoirs
Petit, le printemps revient toujours
La femelle du coucou gris chante ses ardeurs
Et le ruisseau, à la source de tes larmes, reprend sa trajectoire…

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Le chant de la vérité

scul-Bocca

Ô Poète, mon frère…

Ô Poète, doigt d’airain
Étrange justicier, baladin
L’œil ouvert sur Caïn
Atteint de cécité
Voit des mirages.

Dans les bras des étoiles
Les lèvres chamarrées
J’ai dit des vérités
La vérité est-elle multicolore ?
Tandis que je parlais
Le rouge s’estompait, parfois le bleu, souvent le blanc.

Ô Poète, doigt d’airain
Étrange justicier, baladin
La bouche gémissante aux mots pâquerettes
D’un doux baiser
Enflamme le soufre d’une allumette.

Amarrée aux étoiles
Pétales grisés ondulant sur leur tige
J’ai dit des vérités
La vérité est-elle un corps mouvant ?
Tandis que je dansais
La lune frémissait, parfois le soleil, souvent la terre.

Ô Poète, doigt d’airain
Étrange justicier, baladin
La voix de l’Ange Rebelle*
D’une ténébreuse lumière
Résonne comme une cloche fêlée
D’un timbre strident et grave

Au fronton des étoiles, d’une génuflexion,
Dépouillée, j’affrontai le vertige
La vérité est-elle dans la pensée ?
Tandis que je lévitais
Le ciel s’est dérobé, parfois le temps.

Ô Poète
Toi qui cherches la vérité
La vérité est infinie
Quand tout ne serait que mensonge
Qu’importe ?!
La bouche, l’âme, le cœur et l’esprit
Au trouble de l’amour étreignent l’astre d’or.

*Lucifer, étymologie latine, porteur de lumière.

Ce texte est en quelque sorte une réponse au poème de Mandin « La chanson du mensonge » que vous pouvez lire à la page »Au lecteur » mais je vous invite à visiter son site où vous découvrirez d’autres écrits intéressants.

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Accrochés aux étoiles

La ronde des étoiles
Danse le cours du temps,
Imprime dans la toile
L’envers du continent.

Au vol d’un goéland,
L’océan se déplace,
Arrache un cri au vent,
Puis regagne sa nasse.

Les paumes de nos mains
Jointes, ne forment qu’Une
Au coeur des lendemains
Sculptés dans la lagune

Ton souffle est le printemps,
Et ton coeur, ma fortune.
Nous sommes deux enfants,
Au fronton de la Lune.

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