Il neige dans ma mémoire

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Il neige dans ma mémoire
De blancs flocons précoces
Une enfant qui ne sait pas
Accroche au firmament
Des rêves radieux
Une guirlande de vœux

Il neige dans ma mémoire
Déraciné, un sapin cligne de l’oeil
Au feu d’une cheminée ancienne
Dorment de petits souliers vernis
Une enfant qui ne sait pas
Ronronne à côté du chat

Il neige dans ma mémoire
Ma madeleine
A un parfum d’orange
Et un goût chocolat
Une enfant qui ne sait pas
Écarquille les yeux

Il neige un regard bleu
Et une main brune
Un secret enfermé
Dans une armoire nocturne
Une enfant qui ne sait pas
Saute dans tes bras

Il neige dans mon miroir
Où tu te tiens sans masque
Un conte, seulement pour moi
Il était une fois…
Un père Noël de fortune
Comme un second papa

Mais toi, tu n’es plus là…

 

madeleine (cf Marcel Proust « À la recherche du temps perdu « )

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Il y aura…

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Je te promets qu’il n’y aura pas de guerre

Il y aura, flottants, des drapeaux blancs.
Partout sur les grèves, des goélands
Des îles nues aux fossettes d’enfants…

Je te promets qu’il n’y aura pas d’absence

Il y aura des échos, des silences ;
Des âmes à bon port ou en partance…
Des années aux effluves de vacances…

Je te promets qu’il n’y aura pas de foudre

Il y aura de subtiles tempêtes
De l’amour en pluie au-dessus de nos têtes
Et un calendrier aux jours de fête !

Je te promets qu’il n’y aura pas d’outrance

Il y aura un jardin de faïence
Un radeau amarré à la confiance
Et des regards secrets pleins d’innocence.

J’ai écrit ce poème en pensant au monde que nous aimerions offrir à ceux que nous aimons, aux enfants, ou laisser derrière nous…

Si le premier vers de chaque strophe est un hendécasyllabe, les autres sont décasyllabiques, aussi ai-je détaché ce premier vers, qui constitue aussi la seule forme négative de ce texte et permet de mettre en valeur le monde utopique dessiné par les autres vers.

L’anaphore est à nouveau employée dans le poème.

Le refrain, quant à lui, hante mon esprit depuis longtemps et est inspiré de ce texte court, coloré et ludique de Luc Bérimont que je te donne à lire :

Je te promets qu’il n’y aura pas d’I verts

Je te promets qu’il n’y aura pas d’I verts
Il y aura des I bleus
Des I blancs
Des I rouges
Des I violets, des I marrons
Des I guanes, des I guanodons
Des I grecs et des I mages
Des I cônes, des I nattentions
Mais il n’y aura pas d’I verts

 

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L’enfant rêve

Quatre murs sans voix
gorge nouée, un bruit sourd
le ciel se dérobe

Il pleut des mots gris
l’encre bleue sèche et craquelle
dégoutte le temps

Choc multicolore
une fissure qui bâille
entre un papillon

Quatre murs sans toit
l’esprit fend l’espace, vole
murmures d’étoiles

Quatre murs, cent voies
le ciel envahit la terre
l’oeil bleu, l’enfant rêve.

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Les mains nues

Ils avaient les main nues
Mais dans leurs yeux d’acier
Une haine glacée
Dénuée d’humanité

Ils avaient les mains nues
Mais sur leur front béant
Des cornes rouge sang
Hurlaient au firmament

Ils avaient les mains nues
Mais à leur cou ridé
Pendaient de lourds colliers
De mains noires séchées

Ils avaient les mains nues
Mais leurs deux pieds cloutés
Sans la moindre pitié
Perçaient les champs de blé

Ils avaient les mains nues
Mais leurs sourcils d’argent
Figeaient en les fixant
Les regards des enfants

Ils avaient les mains nues
Mais leurs doigts acérés
Serraient à les briser
Les âmes réfugiées

Ils avaient les mains nues
Mais quand ils sont partis
Plus rien n’avait de vie !

 

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