L’hymne oublié des marins

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Comme un amant aux doigts habiles,
Éole, à la bouche marine,
Insuffle une brise câline :
Doux, sur mon visage immobile.

Son souffle est le chant de l’aède,
Un hymne oublié des marins ;
Du muguet, la senteur d’un brin.
Il s’insinue sur ma peau tiède

Sa langue légère est taquine,
L’aréole des seins frissonne.
Tandis que le vent papillonne,
Un refrain murmure en sourdine…

Le flux et le reflux de l’onde
Au rythme lent et régulier,
Bercent la coque d’un voilier
Gréé pour parcourir le monde.

Quelques gouttelettes d’embrun,
Vent couvert sur mon ventre nu.
Au loin, l’horizon inconnu,
Dans le ciel, un plumage brun.

 

Écrit d’abord sans forme particulière, l’octosyllabe s’est ensuite imposé comme un rythme régulier. Tu peux également remarquer que le premier, le troisième et  le dernier quatrain n’alternent pas les rimes féminines et masculines, contrairement aux deux autres. J’ai souhaité exprimer une douce communion avec la nature et entre les principes féminins et masculins…

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Il m’arrive encore

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Il m’arrive  encore,

Lorsque je referme mon livre des amours posthumes,
De voir la lueur de tes yeux danser au clair des dunes.
Lorsque le ressac brasse mes pensées, une à une,
L’embrun exalte un parfum capiteux que je hume

Alors, les ondes brunes murmurent ton prénom,
Mes mains épousent ton visage de flibustier
Et même si je suis loin, si loin, de ton lagon,
Il me semble sentir encore le goût de tes baisers.

Partir, quand le cœur pleure au soir de tout quitter…
Sur ton île aux couleurs changeantes, iridescentes
Rire et lécher les larmes qui se sont mises à couler, 
Crois-tu qu’il fut facile de jouer l’indifférente ?

Neptune, mon confident, te dira que ce soir d’avril
Un lac d’eaux douces, incandescent, a rejoint l’océan
Et que tous les Tritons et les Nymphes nubiles
Ont drapé la lagune d’un voile noir, évanescent.

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