L’hymne oublié des marins

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Comme un amant aux doigts habiles,
Éole, à la bouche marine,
Insuffle une brise câline :
Doux, sur mon visage immobile.

Son souffle est le chant de l’aède,
Un hymne oublié des marins ;
Du muguet, la senteur d’un brin.
Il s’insinue sur ma peau tiède

Sa langue légère est taquine,
L’aréole des seins frissonne.
Tandis que le vent papillonne,
Un refrain murmure en sourdine…

Le flux et le reflux de l’onde
Au rythme lent et régulier,
Bercent la coque d’un voilier
Gréé pour parcourir le monde.

Quelques gouttelettes d’embrun,
Vent couvert sur mon ventre nu.
Au loin, l’horizon inconnu,
Dans le ciel, un plumage brun.

 

Écrit d’abord sans forme particulière, l’octosyllabe s’est ensuite imposé comme un rythme régulier. Tu peux également remarquer que le premier, le troisième et  le dernier quatrain n’alternent pas les rimes féminines et masculines, contrairement aux deux autres. J’ai souhaité exprimer une douce communion avec la nature et entre les principes féminins et masculins…

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La cantatrice

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Simple ouverture sur un pied de vigne vierge,
L’aube sinueuse soupire, le front blanc.
Sur un versant pentu, un rossignol émerge
L’oeil noir énamouré, la plume rouge au flanc

Dans l’arbre d’en face, la grande cantatrice
Au plumage roux brun, chantonne avec entrain.
Se gausserait-elle de lui sous sa pelisse  ?
Elle dodeline en déclamant son quatrain.

Encore un jour passé à regarder la branche
Se balancer, sous le pas feutré et léger
De l’oiselle. Demain, il prendra sa revanche
En couvrant ses yeux doux de son cou orangé.

Et l’aurore vainquit le crépuscule d’or…
L’insolente sur son perchoir paraît, agile :
L’oiseau déterminé s’élance de son bord
Et d’un bec assuré entonne un chant gracile.

 

 

 

 

 

 

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