De l’avalanche

Ils se sont effleurés aux épis d’un hiver
De soie glacée. Il s’ immisça dans ses vers,
À revers, l’esprit allumé. Il implosa son univers.
Alors, chaque jour, comme une herbe sage,
De son champ d’amour, elle guettait son breuvage
Echo, la divine, apprenait son langage.
L’animal avait l’oeil roucoulant et bleu,
Pour un loup de souche, c’était plutôt heureux,
Pour elle, c’était un implicite des Cieux.
Mais elle sentait, dans l’humus de son cœur,
Un lac d’eaux sombres et de forêts en pleurs.
Ils n’en parlaient jamais, c’était mal heur.
Le temps s’estampillant, la belle s’enquérait :
Comment rejoindre la bête qui l’attirait ?
Elle eut alors une idée. Un soir sans attrait,
Elle plia sa peau de femme. Nue, bravant le froid,
Elle offrit son corps à la rudesse du bois,
Caressant le regard des dieux, tout pantois.
Emus, les membres roides comme les branches,
Ils l’exaucèrent : elle devint Louve blanche.
Elle fuit alors l’horizon et dans le pays comanche
S’unit au loup gris et ce fut l’avalanche.

 

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Il est des regards

Il est des regards transparents
Comme l’eau pure des cascades
Qui coule par lentes saccades
Ils sont francs de toute embuscade.

Des regards clairs et scintillants
Comme un vin joyeux qui pétille
Qui distillent sur les papilles
Un délicat jus de myrtille

Des regards torves et rampants
Comme le sont ceux des faux-frères
Qui tendent la main, insincères
Et brandissent le cimeterre

Des regards d’êtres arrogants
Comme les antiques dieux
Qui se nourrissent de tout feu
Brûlant leur ego vaniteux

Puis il est un regard de l’âme
Comme une naissance au bonheur
Qui arrête soudain les heures.
Les yeux captifs battent d’un cœur.

 

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