Il pleut sur Varsovie…

Autre matin gris dans le ciel de Varsovie.
Le soleil a honte, il se cache. Les nuages
Parlent à sa place. Des averses de pluie,
Déferlent dru, sur le ghetto de Varsovie.

Les chiens se taisent. Plus un bruit dans Varsovie :
Rien que des hommes meurtris aux pas alourdis,
Au visage émacié, au regard ahuri.
La pluie ne mouille pas leurs silhouettes flétries,
Il pleut sur Varsovie.

La pluie ne lave pas leurs membres décharnés,
Elle ne fait que glisser, jusqu’au bout de leurs pieds.
Des ombres sans sourire gagnent leurs abris,
De tôle et de bois, de multiples débris.
Il pleut sur Varsovie.

Le sommeil s’est enfui du camp de Varsovie,
Rien que de la boue sur des corps ensevelis.
Les coeurs ne hurlent plus… Par-delà le souffrir,
Les âmes sont déportées. Ni Dieu, ni anges,
Ni même Lucifer, ne hantent cet enfer.

Il pleut sur Varsovie et nul ne s’en soucie.

Poème écrit et publié ailleurs il y a quatre ans maintenant… Publié sur mon blog dès sa création, il y a un an, je n’avais pas activé le lien qui me permet de twitter mes textes.

 

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Madame de Tourvel

J’ai écrit ce poème après avoir lu, sur un site de poésie, un texte intitulé Valmont.
Comme j’ai toujours eu une tendresse pour le personnage de Madame de Tourvel,
en inadéquation avec son époque et cette cour que nous dépeint Choderlos de Laclos ,
dans les Liaisons dangereuses, j’ai fait cette réponse, en tentant de saisir les sentiments
de la Dame dans leurs contradictions.

images

Mon esprit se rebelle où mon coeur se consume
Rétif au libertin, offrande au repenti
A mille tourments, mon coeur est assujetti
Je vous implore, Dieu, de briser là ma plume

La lune purpurine, astre de déraison
M’affole, est-ce un défi ? Mon sang, d’amour est ivre
Mon corps est un glacier, brûlant, prêt à le suivre
Vicomte débauché requiert l’absolution.

Ma pudeur qui blêmit frôle le  vermillon
Son regard me soumet, je veux baiser sa bouche
Me laisser allonger tendrement sur sa couche
Valmont transfiguré aux feux de la passion.

Mes mains tremblent pourtant, mon front pâle s’anime
Je l’aime et ne saurai plus longtemps le celer 
Ignorer la missive ou bien capituler ?
Toute à lui je serai, cette nuit anonyme.

 

 

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