Hommage, Bella Ciao…

Toi l’étranger mystère
Ta voix vient des éthers
L’ébène a ton front discret
Le violon pleure en secret
Ton destin
Clandestin !
Était-ce une déroute
Une lettre de cachet en août
Le sceau d’un tyran
Un glaive foudroyant ?

L’exil ou vivre sans parler,
Des mots, des mots pour exister
Des mots rouges, des mots sang
Des mots pour tous les partisans.
La liberté !
L’éternité !
Sur les sentiers de feu
En cendres, les noms de ceux
Tombés en conscience
Au cœur, la vaillance.

Les dictatures ici ou là
Déciment sans combat
Des corps anonymes
Ne sont pas des victimes !
Terrifiés
Humiliés
Combien prennent la fuite
Dans un dédale sans suite
De soif, de mort et de faim ?

Grand-père, je porte en moi la fin !

 

Ce texte est dédié à tous les Italiens qui refusèrent de se soumettre
à la dictature de Benito Mussolini, et à mon grand-père en particulier.
Par extrapolation, je pense à tous ceux qui subissent toute forme de dictature.
Oser simplement parler, c’est mettre sa vie en danger parfois.
Tous les jours des femmes et des hommes meurent pour leurs idées…

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Enroule-toi dans mes cheveux

Quand de sourdes clameurs portent le clairon,
Quand la terre ploie sous le bruit des canons,
Quand le vent dément déchaîne les Furies,
Quand le destin, veuf, sombre dans l’agonie,

Enroule-toi dans mes cheveux
Je pourrais si tu veux,
Te caresser les yeux.

Quand l’espoir est l’oeil d’un cyclone, hagard
Quand déferlent des hordes sous étendard,
Quand du champ de bataille, gronde l’effroi,
Quand les diktats frappent et bousculent les lois,

Enroule-toi dans mes cheveux
Je pourrais si tu veux,
Te caresser les yeux.

Quand l’hiver aux mains rudes semble infini,
Quand des oiseaux ne demeurent que les nids,
Quand le repos course l’heure du mourir,
Quand l’humain capitule sans coup férir,

Enroule-toi dans mes cheveux,
Je pourrais, si tu veux,
Te montrer d’autres cieux.

Il me semble que lorsque l’homme est confronté à la guerre ou à la prison, sa seule liberté, sa seule évasion, réside dans les mots. C’est sans prétention que j’en propose quelques uns, animée par le désir d’apporter un peu de réconfort ou de rêve à ceux qui en expriment le besoin. Et puis, parce que je les aime. Les mots peuvent nous faire changer d’univers, lorsque les frimas surgissent dans nos vies.
Je pense à Madiba mais aussi à Atahualpa Yupanqui et à ses vers extraits de « Preguntitas sobre dios »

Yo canto por los caminos,
y cuando estoy en prisión,
oigo las voces del pueblo
que cantan mejor que yo.

mais aussi à la chanson de Michel Berger « Diego »

Les mots, comme une chevelure qui entoure, réchauffe, élève ou enlève.

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Ce soir, le Vent

Tu es venu à moi comme une lune pourpre
Chassé du firmament, tu cherchais un chemin
J’avais un œil fermé, je scrutais le destin
Tu as cueilli mes mots, dans la nuit, parfois âpre.

La poudre rouge sang semée sur ton passage
A fait trembler le temps et j’ai ouvert les yeux :
Une âme dans le noir, brillait de mille feux,
Un ange allait blessé, perdu dans mon sillage.

Exaltant les couleurs de ta plume puissante,
Abritant un jardin où la lumière croît,
Tu vas tel un enfant, tu es simplement toi
L’enfer sera vaincu par l’ étoile filante…

Ce soir le Vent s’est tu, au loin, il pantomime
Ce soir le Vent me parle, il écrit ses desseins
Ce soir le Vent sourit, il est herculéen
Ce soir le Vent compose, il sublime la rime.

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