Le Parfum

carte symbole alchimique

Transformer l’univers en un vaste athanor
Soufre, mercure et sel sous la flamme vermeille
Réduire en poudre les chaînes, la haine et l’or
Pénétrer le puits noir où le mage sommeille

Fermer les yeux dans les bras de la terre mère
Mordre aux fruits défendus et répandre leur jus
Des lèvres goûter, tel l’amant se désaltère
La langue sillonnant le corps aimé et nu

S’enivrer du contact des bois et de la source
Attiser le désir à son point culminant
Sentir, sous ses dents, le temps battu dans sa course
Les paumes sur la chair et le pouls lancinant

S’abandonner, comme le rivage tremblant
Sous le flux régulier des vagues qui le lèchent,
S’imbibe peu à peu, humide et accueillant.
Que l’oeuvre au rouge soit d’amour et de ses flèches.

En écrivant ce texte m’est venu à l’esprit le roman de Patrick Süskind Le Parfum, d’où le titre. Je me disais que si l’on pouvait trouver un parfum qui transforme tous les sentiments humains de haine, de colère, de vengeance en amour, le monde serait idéal…

Chacun est magicien…

 

8 commentaires.

La vieille…

Ce soir il y a comme une lumière
Dans son regard éteint : une chandelle
La réponse à une pieuse prière
Dans son sage fauteuil qui se rappelle…

La lune ronde émoustillait les pins,
Ses pieds légers volaient sur le parquet
À chavirer la valse de Chopin,
Le cœur dans les bras d’un homme coquet.

Sur sa robe s’accrochait une étoile
Le satin s’habillait de sa peau lisse
Dans un sourire, il fit tomber son voile
Au lendemain, un rendez-vous se glisse

Ce soir, l’âme ridée, le corps usé,
Si seule qu’elle a perdu la raison
Elle sait qu’il va venir la chercher
Et se met à coiffer son blanc chignon.

 

L’idée de ce texte est née d’une équivoque due au titre d’un autre de mes poèmes, plutôt sensuel, intitulé « Sise devant la cheminée » devenu, je saisis dans le feu .Un poète, imprégné des vers de Ronsard tirés des « Sonnets pour Hélène » crut entamer la lecture d’un poème sur « une vieille, au coin du feu » et trouva la suite très…surprenante ! Aussi, écrivis-je ensuite ce poème par jeu. Mais progressivement, j’y mêlai quelques réminiscences d’une vieille femme de ma connaissance.

8 commentaires.