Petit, il revient toujours…

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Même si le ruisseau est tari
Qu’il ne fredonne plus et qu’il meurt aux vasques des fontaines
Que des mots qui te défont, épars, ne restent que les phonèmes
Vois !
Il revient toujours
Il n’est de château dormant plus de cent ans
Les chatons dorés du noisetier
Les iris mauves et les samares de papier le clament au vent.

Même si l’azur éternue dans la brume
Que le soleil pâle affronte la lune noire
Que le pinceau ne dilue que les bleus de Renoir
Vois !
Il revient toujours
La forêt revêt ses dégradés de vert
L’or vif des genêts et des jonquilles brasille
Il n’est d’anges rubiconds sans Léviathan

Même si les abeilles ne te confient plus le secret de leur miel
Que la lyre d’Orphée a les accords d’une vielle
Écoute !
Il revient toujours
Les gazouillis étreignent l’aube dans un prélude à l’amour
La pomme de pin chiffonne l’air, comme une toupie
Les trilles du philomèle caressent les cœurs en peine
Il n’est d’univers merveilleux sans sorcière

Même si les étoiles timides se cachent dans leur mouchoir
Que les astres sans couleur refluent dans ton miroir
Écoute !
La Grande Ourse fait sonner ses crécelles
La vie gonfle tes veines de ses futurs espoirs
Petit, le printemps revient toujours
La femelle du coucou gris chante ses ardeurs
Et le ruisseau, à la source de tes larmes, reprend sa trajectoire…

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Va…

Va

Ne te retourne pas

Pas encore. Écoute l’aurore

L’aurore est bleue,

Bleue comme un dimanche sans rime,

Un dimanche qui s’endort.

Va

Franchis la porte

La porte où bâille la tendresse

La tendresse est pure,

Pure comme l’azur d’un jour sans fin,

Un jour qui sait.

Va

Je ne te suivrai pas

Pas cette fois. Je reste sur le quai

Le quai des mots perdus,

Perdus comme la lettre qu’on n’attend plus,

La lettre, que je n’écrirai pas.

Va

L’amour est une longue tresse

Une tresse couleur du cœur,

Le cœur est un moineau sensible,

Sensible comme la pupille levée vers le soleil,

La pupille qui reflète l’ ombre.

 

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