Va…

Va

Ne te retourne pas

Pas encore. Écoute l’aurore

L’aurore est bleue,

Bleue comme un dimanche sans rime,

Un dimanche qui s’endort.

Va

Franchis la porte

La porte où bâille la tendresse

La tendresse est pure,

Pure comme l’azur d’un jour sans fin,

Un jour qui sait.

Va

Je ne te suivrai pas

Pas cette fois. Je reste sur le quai

Le quai des mots perdus,

Perdus comme la lettre qu’on n’attend plus,

La lettre, que je n’écrirai pas.

Va

L’amour est une longue tresse

Une tresse couleur du cœur,

Le cœur est un moineau sensible,

Sensible comme la pupille levée vers le soleil,

La pupille qui reflète l’ ombre.

 

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La cantatrice

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Simple ouverture sur un pied de vigne vierge,
L’aube sinueuse soupire, le front blanc.
Sur un versant pentu, un rossignol émerge
L’oeil noir énamouré, la plume rouge au flanc

Dans l’arbre d’en face, la grande cantatrice
Au plumage roux brun, chantonne avec entrain.
Se gausserait-elle de lui sous sa pelisse  ?
Elle dodeline en déclamant son quatrain.

Encore un jour passé à regarder la branche
Se balancer, sous le pas feutré et léger
De l’oiselle. Demain, il prendra sa revanche
En couvrant ses yeux doux de son cou orangé.

Et l’aurore vainquit le crépuscule d’or…
L’insolente sur son perchoir paraît, agile :
L’oiseau déterminé s’élance de son bord
Et d’un bec assuré entonne un chant gracile.

 

 

 

 

 

 

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