La vieille…

Ce soir il y a comme une lumière
Dans son regard éteint : une chandelle
La réponse à une pieuse prière
Dans son sage fauteuil qui se rappelle…

La lune ronde émoustillait les pins,
Ses pieds légers volaient sur le parquet
À chavirer la valse de Chopin,
Le cœur dans les bras d’un homme coquet.

Sur sa robe s’accrochait une étoile
Le satin s’habillait de sa peau lisse
Dans un sourire, il fit tomber son voile
Au lendemain, un rendez-vous se glisse

Ce soir, l’âme ridée, le corps usé,
Si seule qu’elle a perdu la raison
Elle sait qu’il va venir la chercher
Et se met à coiffer son blanc chignon.

 

L’idée de ce texte est née d’une équivoque due au titre d’un autre de mes poèmes, plutôt sensuel, intitulé « Sise devant la cheminée » devenu, je saisis dans le feu .Un poète, imprégné des vers de Ronsard tirés des « Sonnets pour Hélène » crut entamer la lecture d’un poème sur « une vieille, au coin du feu » et trouva la suite très…surprenante ! Aussi, écrivis-je ensuite ce poème par jeu. Mais progressivement, j’y mêlai quelques réminiscences d’une vieille femme de ma connaissance.

8 commentaires.

Haïkus de soi

Dans l’être de bronze
une fissure révèle
l’humain voit le jour

Nuit noire est le ciel
jaillit la lumière crue
myriades d’étoiles

Esprit prisonnier
le coeur est sous les barreaux
la clé est en soi

Entre sel et sucre
un oeil pleure et l’autre rit
le printemps chancelle

Un rêve qui brûle
cruelle réalité
espoir est la vie

Mystère des mots
plume trempée dans le coeur
multiples artères

Trouée dans le ciel
rai de lumière complice
regards dans les nues

Effleurement d’âmes
lettre après l’être se pâme
douceur d’un instant

Pensée vagabonde
les lèvres au bord des mots
un voile se lève

Présent à rebours
le passé dans les abysses
l’instant est futur

Au coeur d’une histoire
Chronos est toujours vaincu
le rêve a des ailes

 
Ces quelques haïkus sont une expression de soi, cette petite particule au coeur de l’Humain et de l’univers…

Disséminés au gré de mes réponses sur twitter, entre avril et mai, je les ai réunis ici. Voilà pourquoi je les nomme « haïkus de soi », soi étant l’essence d’humanité que je percevais dans les tweets que je lisais…

Commenter.

Dévoiler les étoiles

Sur les toits ondoyants veille la lune rousse
Enluminant la nuit de l’ocre du désir.
Des Loinvoyant, elle dissémine la poudre
Aux palais orientaux des tout-puissants vizirs.

De la fleur de mes doigts, je dessine un visage,
Dans le brun de ses yeux, glisse un rayon de feu.
L’âtre où brûle le cœur ne souffre l’afféage
Ni le miroir de l’âme, un écran pare-feu.

L’astre rougeoyant, deux silhouettes entoile.
Le jour pique au levant, à l’abeille pareil
La courbe de deux corps dévoilent les étoiles,
Sous son ombrelle, assis, s’éveille le soleil.

 

Loinvoyant : cf. L’apprenti assassin

Commenter.

Ô capitaine, mon capitaine…

Si la Cour est hautaine
Le soufre est aux mondaines (monde haine),
L’écheveau à Vers-Laine,
Les contes (comptes) d’O à La Fontaine,
Les vieilles hardes (vieillardes) aux mitaines,
Démosthène, lui, reste à Athènes.

Ô Capitaine …Mon Capitaine,
Si les barques à l’amer
Dans les mythes d’eau mer,
Pleurent les yeux de la mère
Du Lys (Ulysse),dont l’âme erre
À travers la mer.
Noé, lui, se plaît en maire (mer)

Commenter.

Il est des regards

Il est des regards transparents
Comme l’eau pure des cascades
Qui coule par lentes saccades
Ils sont francs de toute embuscade.

Des regards clairs et scintillants
Comme un vin joyeux qui pétille
Qui distillent sur les papilles
Un délicat jus de myrtille

Des regards torves et rampants
Comme le sont ceux des faux-frères
Qui tendent la main, insincères
Et brandissent le cimeterre

Des regards d’êtres arrogants
Comme les antiques dieux
Qui se nourrissent de tout feu
Brûlant leur ego vaniteux

Puis il est un regard de l’âme
Comme une naissance au bonheur
Qui arrête soudain les heures.
Les yeux captifs battent d’un cœur.

 

4 commentaires.