Le chant de la vérité

scul-Bocca

Ô Poète, mon frère…

Ô Poète, doigt d’airain
Étrange justicier, baladin
L’œil ouvert sur Caïn
Atteint de cécité
Voit des mirages.

Dans les bras des étoiles
Les lèvres chamarrées
J’ai dit des vérités
La vérité est-elle multicolore ?
Tandis que je parlais
Le rouge s’estompait, parfois le bleu, souvent le blanc.

Ô Poète, doigt d’airain
Étrange justicier, baladin
La bouche gémissante aux mots pâquerettes
D’un doux baiser
Enflamme le soufre d’une allumette.

Amarrée aux étoiles
Pétales grisés ondulant sur leur tige
J’ai dit des vérités
La vérité est-elle un corps mouvant ?
Tandis que je dansais
La lune frémissait, parfois le soleil, souvent la terre.

Ô Poète, doigt d’airain
Étrange justicier, baladin
La voix de l’Ange Rebelle*
D’une ténébreuse lumière
Résonne comme une cloche fêlée
D’un timbre strident et grave

Au fronton des étoiles, d’une génuflexion,
Dépouillée, j’affrontai le vertige
La vérité est-elle dans la pensée ?
Tandis que je lévitais
Le ciel s’est dérobé, parfois le temps.

Ô Poète
Toi qui cherches la vérité
La vérité est infinie
Quand tout ne serait que mensonge
Qu’importe ?!
La bouche, l’âme, le cœur et l’esprit
Au trouble de l’amour étreignent l’astre d’or.

*Lucifer, étymologie latine, porteur de lumière.

Ce texte est en quelque sorte une réponse au poème de Mandin « La chanson du mensonge » que vous pouvez lire à la page »Au lecteur » mais je vous invite à visiter son site où vous découvrirez d’autres écrits intéressants.

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