Enroule-toi dans mes cheveux

Quand de sourdes clameurs portent le clairon,
Quand la terre ploie sous le bruit des canons,
Quand le vent dément déchaîne les Furies,
Quand le destin, veuf, sombre dans l’agonie,

Enroule-toi dans mes cheveux
Je pourrais si tu veux,
Te caresser les yeux.

Quand l’espoir est l’oeil d’un cyclone, hagard
Quand déferlent des hordes sous étendard,
Quand du champ de bataille, gronde l’effroi,
Quand les diktats frappent et bousculent les lois,

Enroule-toi dans mes cheveux
Je pourrais si tu veux,
Te caresser les yeux.

Quand l’hiver aux mains rudes semble infini,
Quand des oiseaux ne demeurent que les nids,
Quand le repos course l’heure du mourir,
Quand l’humain capitule sans coup férir,

Enroule-toi dans mes cheveux,
Je pourrais, si tu veux,
Te montrer d’autres cieux.

Il me semble que lorsque l’homme est confronté à la guerre ou à la prison, sa seule liberté, sa seule évasion, réside dans les mots. C’est sans prétention que j’en propose quelques uns, animée par le désir d’apporter un peu de réconfort ou de rêve à ceux qui en expriment le besoin. Et puis, parce que je les aime. Les mots peuvent nous faire changer d’univers, lorsque les frimas surgissent dans nos vies.
Je pense à Madiba mais aussi à Atahualpa Yupanqui et à ses vers extraits de « Preguntitas sobre dios »

Yo canto por los caminos,
y cuando estoy en prisión,
oigo las voces del pueblo
que cantan mejor que yo.

mais aussi à la chanson de Michel Berger « Diego »

Les mots, comme une chevelure qui entoure, réchauffe, élève ou enlève.

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