J’aurais aimé
Enluminer un bel ouvrage
Pour nos deux âmes en voyage,
Un port sacré, un port d’ancrage,
Un conte de fées d’un autre âge…
J’aurais aimé
Mais tu connais déjà l’adage :
Mon coeur à moi a fait naufrage
Brasier ardent à l’allumage,
Eclair d’adieu un soir d’orage.
J’aurais aimé
Mais le large dans son sillage
T’emporte au loin comme un mirage
À l’ancre de nouveaux rivages
L’Amour lové dans ton bagage
J’aurais aimé
Te dévêtir de ton nuage
Avec de fous baisers volages
L’arbre passion et ses ramages
L’espoir hissé à l’abordage
J’aurais aimé
Tes mots sucrés sur mon corsage,
Fusion de peaux, sublime alliage,
Fondu de deux corps sans ombrage
Nus sur l’île des Lotophages…
J’aurais aimé…
Mais ces mots sont la serrure d’un sarcophage.