Quand de sourdes clameurs portent le clairon,
Quand la terre ploie sous le bruit des canons,
Quand le vent dément déchaîne les Furies,
Quand le destin, veuf, sombre dans l’agonie,
Enroule-toi dans mes cheveux
Je pourrais si tu veux,
Te caresser les yeux.
Quand l’espoir est l’oeil d’un cyclone, hagard
Quand déferlent des hordes sous étendard,
Quand du champ de bataille, gronde l’effroi,
Quand les diktats frappent et bousculent les lois,
Enroule-toi dans mes cheveux
Je pourrais si tu veux,
Te caresser les yeux.
Quand l’hiver aux mains rudes semble infini,
Quand des oiseaux ne demeurent que les nids,
Quand le repos course l’heure du mourir,
Quand l’humain capitule sans coup férir,
Enroule-toi dans mes cheveux,
Je pourrais, si tu veux,
Te montrer d’autres cieux.
Il me semble que lorsque l’homme est confronté à la guerre ou à la prison, sa seule liberté, sa seule évasion, réside dans les mots. C’est sans prétention que j’en propose quelques uns, animée par le désir d’apporter un peu de réconfort ou de rêve à ceux qui en expriment le besoin. Et puis, parce que je les aime. Les mots peuvent nous faire changer d’univers, lorsque les frimas surgissent dans nos vies.
Je pense à Madiba mais aussi à Atahualpa Yupanqui et à ses vers extraits de « Preguntitas sobre dios »
Yo canto por los caminos,
y cuando estoy en prisión,
oigo las voces del pueblo
que cantan mejor que yo.
mais aussi à la chanson de Michel Berger « Diego »
Les mots, comme une chevelure qui entoure, réchauffe, élève ou enlève.
T’as bien raison Princesse
Ton texte est très encourageant et appel à la réflexion
J’approuve, voilà un exemple flagrant de bonne intention, à mettre dans les heureuses nouvelles. 🙂
Très bel écrit, talentueuse !
Bisous
Merci Arnaud pour ces compliments, ce n’est qu’une écharpe de mots cousus de fil blanc.
Bisous
Une proposition de tendresse au milieu d’un tsunami de mots ! une véritable déferlante ce poème !! superbe …Llorsque tu dis que les mots sont libérateurs …je pense notamment à certains en marge de la société comme A Sarrazin dont il existe un beau recueil écrit en prison !
lorsque s’affranchira la terre en paradis
je languirai pourtant les ivresses finales
lorsque j’irai m’étendre aux genoux des étoiles
bisous et douce soirée
lorsque j’oublierai la soif et l’oasis….
Merci chère Eclipse pour tes lectures, tes commentaires et ces vers que tu me fais découvrir…
Belle journée, bises
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