Course poursuite

J’attrape un regard que j’allume rue Trafalgar
J’essaie de m’esquiver, il me suit l’air hagard
Les pensées dérapent folles sur le côté
Le trottoir me racole, j’y mets les pieds

Le regard se défloque, c’est un renard
A l’allure militaire d’un vrai hussard
Je prends l’angle dans l’aile
Et vole à tous vents faible hirondelle

Mon coeur s’est échappé de son enveloppe
Soudain jusqu’à mon nez, fumée d’une clope
Mes bas j’ai effilés sur la cheville
Si je fais demi-tour je me l’enquille…

Une ruelle , je m’y engouffre le souffle court
Je tente une prière au soir qui m’entoure
Mes tempes battent le tambour, ne pas crier…
L’obscurité est mon unique alliée

Odeur de tabac blond qui tourne en rond
Pas une porte où frapper, pas un gond !
Je passe un doigt humide sur mon éraflure
Elle saigne, timide, la blessure

Soudain une ombre à capuche sans visage
Surgit, terrible comme un mirage
Je ferme les yeux, une sueur froide ruisselle…
Dans mon dos. Une voix m’agrippe, je chancelle

Main douce et fraîche sur ma joue
Qui m’apaise, mots dans le cou
Ange au regard trafalgar
Sûr, je m’égare…

6 réflexions au sujet de « Course poursuite »

  1. Comme une anguille qui se tortille
    Chante une fille sur une quille
    Elle s’élance et en cadence
    Sur un seul pied sautille et danse

    Un coup de vent la fait tomber
    Sur un esquif ventre bombé
    Tout embué du chant du désir
    Son corps se tord épris de plaisir

  2. Bonjour et bienvenue à toi, Eschylle.
    Merci pour ces vers joyeux et ludiques,

    L’esquif sombre dans le courant,
    La fille le suit dans son élan…

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