Au large de Lampedusa

Le ciel rugit
Les nuages éventrés crèvent
Ventre tiré, un tambour résonne
Les cordages crissent
Un mât dérape et frappe
Les dieux sont sourds

Des débris de bois valsent
Sur la mer, couleur terre
Bourrasque divague
Cris en rafales
Des hommes sans amarre
Giboulées d’horreur

Les rouleaux avalent leurs proies
Clandestins aux abois
Coulent
Faux pays de Cocagne
Vingt mille lieues sous les mers
L’espérance est amère

Le silence hurle sa détresse
Charybde, Scylla
Ultime adresse
Frontières de l’indifférence
Né ici ou là
Au revers de la chance.

Je dédie ces vers à tous ceux, quels que soient leur nationalité, leur âge ou leur sexe, qui fuyant la misère ou la tyrannie ou bien souvent les deux, sur des embarcations payées au prix fort, ne finissent pas le voyage et trouvent la mort.
Je pense aussi à leur famille, restée au pays et à leur souffrance…
Et si vous ne connaissez pas le livre de Laurent Gaudé Eldorado, je vous suggère de le lire : concis, sobre, il donne une approche personnelle de ces naufragés de la vie, de la société, de l’humanité.

4 réflexions au sujet de « Au large de Lampedusa »

    • Et la danse inhumaine est toujours orchestrée par celles et ceux qui vivent bien, afin que les pauvres et les victimes, sans défense, puissent les enrichir de toutes les manières possibles.

      La vie a t-elle un sens face à cette barbarie, cette indifférence international ?

      Les fabricants d’armes de tous bords, de tous pays, les trafiquants, les dictatures de tout poil, les idéologies diverses, religieuses, ethniques, politiques, sont bien à l’origine de ces tristes faits.

      Quand l’Homme acceptera t-il l’égalité de tous ? Elle est naturelle.

      Bises amies

      Michel-Olivier…

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