Sur le tableau blanc, mes mots verts

Depuis combien de temps sommes-nous face à face, 
Voyageurs réunis au sein d’un même espace ?
Pour cultiver la fleur qui tremble sur sa tige,
Chaque rentrée est un vol de haute voltige !

Derrière vos écrans d’ ipad, d’ ordinateurs,
Se cachent des terreurs nichées dedans vos cœurs
D’adolescents. À vos mains tendues vers la lune,
Offrir la lettre qui déjouera l’infortune…

Quand sur le tableau blanc vos rêves s’inquiètent
Et que dans vos écrits, mes mots verts se reflètent
Dans vos yeux grand ouverts, je vois tous mes enfants
Mélange de couleurs, vous êtes noirs et blancs…

Neuf mois de gestation, de défis, de confiance
De la provocation à vos murs de silence
De vos espoirs muets à votre démesure
L’amour qui nous unit est une note pure !

Je pense que pour enseigner, il faut avoir la vocation, comme on dit…
Chaque année, un contact s’établit avec une multitude d’élèves, que nous revoyons plus tard ou non…Contact fait de méfiance, de crainte, de provocation mais aussi d’une confiance absolue, touchante , d’espoirs, d’attentes et même de larmes d’adieu ou d’aveux des coeurs qui semblaient les plus durs !
Le savoir se transmet au sein d’un florilège d’émotions… Je rends hommage à tous ceux avec qui j’ai passé une année, parfois plus. Du collège à l’université, quand je sortais moi-même tout juste de l’adolescence.
Les jeunes sont l’avenir et j’aime leur rire et leur démesure, dans une société de plus en plus étriquée ! Ils sont la seule récompense de ce métier dont les conditions ne cessent de se dégrader et sur lequel on jette un voile pour se masquer la face !

 

4 commentaires.

Cyrano, derrière ta fenêtre…

Ô ce chant qui roucoule
Où frémit la Garonne
Nougaro qui se roule
Sur la pierre qui fredonne…
La Cité des Violettes
Aux lèvres roses
Sort de sa musette
Une leçon de choses,
Tout un bois de senteurs
Sans l’accent du pays
Verse dans mon cœur
Toute sa panoplie

Le matin me réveille
Dans le lit de ton fleuve
Sortie d’un long sommeil
Ou du voile de la veuve
En félin sur ma peau
Tu inscris tes voyelles
Je tricote les mots
Caresse d’hirondelle
Ô coquins de Gascogne !
L’amour pointe son nez
Et c’est mon pouls qui cogne
Au fil de son épée !

Cyrano me sourit,
Derrière ta fenêtre :
« L’amour logerait ici ?
Frissonne tout mon être… »

Quelques vers nés avec le jour…

 

 

6 commentaires.

Libre Ronde…

DSCF2021

Vois,
La lune brûle comme un soleil
Ce soir. Les étoiles une à une chancellent
Et près de moi te rappellent 
Mercure mande son coq sonner le réveil
La lune brûle comme un soleil

C’est l’été qui revient dans ton cou voyageur
J’y respire la pêche et le péché
La pomme et ce ver oublié
D’Adam, tout à son bonheur
C’est l’été qui revient dans ton cou voyageur

Ensemble sur les chemins froissés
De feuilles à la nervure de nos mains
Bravant les champs du doute, demain
Nous marcherons les lèvres embrassées
Ensemble sur les chemins froissés

 

La vie est faite de départs, de retours, d’arrivées, concrètes ou symboliques…
Un poème comme une escale… Je n’ai mis que la ponctuation minimale, libre à toi,
Cher Lecteur, d’y mettre ta respiration.

6 commentaires.

Étranger familier -2-

À l’ombre de mes cils, sur un nuage rose,
Monsieur, vous êtes là, comme un rêve imprécis.
Mes yeux ne vous voient pas, mais vous êtes ici,
Ici vous êtes bien, par mon anadiplose.

Mon cœur, lui, vous connaît et votre nom murmure
Et s’enflamme à vos mains, s’anime doucement
Etes-vous follet ou volition seulement ?
D’un parterre fleuri, une ancienne ramure ?

Des jambes, tout du long, au sommet de mon front
L’Hégoa me ravit d’un souffle forgeron.
Un voile évanescent en volutes me couvre.

Venez ! de vos baisers, je sens déjà l’ardeur
Une étrange moiteur lorsque ma bouche s’ouvre
Vous invite : venez ! étranger maraudeur.

À quelques uns qui aimeraient lever le mystère :
Je suis un oeil bienveillant, Cher Lecteur, et tout ce que tu écris est important...
Quant à mon pseudonyme, je te confierai prochainement les raisons de ce choix.

 

2 commentaires.