Songe d’une nuit d’été

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Sur les toits, la lune, les ombres dansent
Les rêves veillent sur les endormis
Un haut clocher sonne la demi-nuit
De son grimoire alors elle s’élance

Elle déambule dans la ruelle
Les pavés révèlent tous leurs secrets
Une panthère l’oreille aux aguets
Une robe tigrée qui étincelle

Un feulement sous un porche sculpté
La ville est couleur d’or et d’écarlate
Un chat de noir vêtu lui tend la patte
Elle l’entraîne d’un pas chaloupé

Quelque humain dont l’esprit est envoûté
Jurera avoir vu par ciel de traîne
Chantonnant à la brune une rengaine,
Une étrange panthère, un chat ganté.

Je guettais la lune depuis plus d’une semaine afin de la photographier sur les toits…

 

 

 

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Haïkus de soi

Dans l’être de bronze
une fissure révèle
l’humain voit le jour

Nuit noire est le ciel
jaillit la lumière crue
myriades d’étoiles

Esprit prisonnier
le coeur est sous les barreaux
la clé est en soi

Entre sel et sucre
un oeil pleure et l’autre rit
le printemps chancelle

Un rêve qui brûle
cruelle réalité
espoir est la vie

Mystère des mots
plume trempée dans le coeur
multiples artères

Trouée dans le ciel
rai de lumière complice
regards dans les nues

Effleurement d’âmes
lettre après l’être se pâme
douceur d’un instant

Pensée vagabonde
les lèvres au bord des mots
un voile se lève

Présent à rebours
le passé dans les abysses
l’instant est futur

Au coeur d’une histoire
Chronos est toujours vaincu
le rêve a des ailes

 
Ces quelques haïkus sont une expression de soi, cette petite particule au coeur de l’Humain et de l’univers…

Disséminés au gré de mes réponses sur twitter, entre avril et mai, je les ai réunis ici. Voilà pourquoi je les nomme « haïkus de soi », soi étant l’essence d’humanité que je percevais dans les tweets que je lisais…

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L’anadiplose

L’anadiplose

Je vous avais annoncé une brève présentation de l’anadiplose, qui, je le rappelle, n’est pas un animal préhistorique. Même si ce terme me semble grandiloquent, lourd et pesant, comme le diplodocus !

Figure de répétition 

Pour vous parler de ce procédé de style, je vais d’abord le situer dans les figures d’insistance et de répétition, tout comme l’anaphore.

Lorsque la répétition n’est pas une maladresse, mais un choix d’écriture, elle devient figure de style.
La répétition souligne et met en valeur, elle permet aussi d’établir des parallélismes entre les mots répétés.
Une autre de ses conséquences, Ô combien riche, dans un poème ou une chanson, est de donner un rythme au texte.
On peut aussi, d’ailleurs, mentionner son effet dans la mise en scène théâtrale où la répétition, jusqu’au ressassement, peut devenir un moteur du comique.

Mais revenons à l’anadiplose.

Étymologie et effets recherchés

Son étymologie : du grec « ana » nouveau et « diploos » double.
Elle consiste donc à répéter au début d’une phrase, d’une proposition ou d’un vers, des mots qui terminent la phrase, la proposition ou le vers précédent.

Ainsi, cette célèbre phrase du regretté Georges Brassens, dans laquelle on peut déceler une légère ironie, n’est-ce pas ?!

« Mourir pour des idées, l’idée est excellente… »

ou dans le premier quatrain de mon poème Étranger familier :

« Mes yeux ne vous voient pas, mais vous êtes ici,
Ici vous êtes bien, par mon anadiplose. »

Là, l’anadiplose établit un lien entre le visible et l’invisible, l’absence, qui est pourtant présence, par la magie des mots et du rêve.
Ces mots, cher lecteur, si riches, si pleins, qui nous échappent parfois, qui nous paraissent si vides, si creux lorsqu’ils sont mal choisis. Ces mots, lecteur, qui constituent un pont invisible entre nous.
Oh, il me semble que je me répète !

L’anadiplose est également employée dans un discours argumentatif, un raisonnement.
On parle alors d’anadiplose de liaison car elle a pour fonction d’introduire la suite du développement.

Pour clore ce petit chapitre, je dirai que l’anadiplose est une version courte, de la concaténation. Encore un mot à consonance douteuse qu’il faudra élucider…

Je te donne un indice  : « catena » signifie chaîne, en latin.

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Il y aura…

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Je te promets qu’il n’y aura pas de guerre

Il y aura, flottants, des drapeaux blancs.
Partout sur les grèves, des goélands
Des îles nues aux fossettes d’enfants…

Je te promets qu’il n’y aura pas d’absence

Il y aura des échos, des silences ;
Des âmes à bon port ou en partance…
Des années aux effluves de vacances…

Je te promets qu’il n’y aura pas de foudre

Il y aura de subtiles tempêtes
De l’amour en pluie au-dessus de nos têtes
Et un calendrier aux jours de fête !

Je te promets qu’il n’y aura pas d’outrance

Il y aura un jardin de faïence
Un radeau amarré à la confiance
Et des regards secrets pleins d’innocence.

J’ai écrit ce poème en pensant au monde que nous aimerions offrir à ceux que nous aimons, aux enfants, ou laisser derrière nous…

Si le premier vers de chaque strophe est un hendécasyllabe, les autres sont décasyllabiques, aussi ai-je détaché ce premier vers, qui constitue aussi la seule forme négative de ce texte et permet de mettre en valeur le monde utopique dessiné par les autres vers.

L’anaphore est à nouveau employée dans le poème.

Le refrain, quant à lui, hante mon esprit depuis longtemps et est inspiré de ce texte court, coloré et ludique de Luc Bérimont que je te donne à lire :

Je te promets qu’il n’y aura pas d’I verts

Je te promets qu’il n’y aura pas d’I verts
Il y aura des I bleus
Des I blancs
Des I rouges
Des I violets, des I marrons
Des I guanes, des I guanodons
Des I grecs et des I mages
Des I cônes, des I nattentions
Mais il n’y aura pas d’I verts

 

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