Ronde de lune

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Pâle et endormie
la lune au soleil d’hiver
volutes d’opium

Jaune et juvénile
la lune a l’oeil étourdi
une lettre d’or

Coupe rougeoyante
la lune dans ses quartiers
volupté gourmande

Un rideau tiré
la lune s’offre en croissant
soleil amoureux

Parure d’été
la lune aux courbes girondes
ventre dévêtu

Azur étendu
lune sous sa chevelure
féminin vertige

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Dans un monde toujours plus contrôlé, le rêve est l’avenir de l’homme.

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Le rêve, libre territoire

Dans une société matérialiste, où l’individualisme prôné afin de contrôler chaque citoyen tend à devenir la ligne de conduite générale. Une société dans laquelle la technologie (on ne peut que songer à 1984 de George Orwell) est un moyen de contrôle optimum, quelle parcelle de liberté l’individu possède-t-il encore ?

Je répondrai que le rêve est son plus grand territoire…

Le rêve, je parle notamment du rêveur éveillé qui se rebelle encore en exprimant son individualité. Le rêveur est celui qui lutte, celui qui n’abandonne pas, parce que ses rêves, ô paradoxe, lui font entrevoir d’autres réalités…

Le rêve, un espoir

Quant aux technologies dont j’use en ce moment même en espérant trouver un écho chez toi, Lecteur, certes, elles nous asservissent : nous sommes fichés, répertoriés, surveillés…

Le tribut à payer est lourd mais l’espace ouvert est grand… car il y a toujours un revers de la médaille, et c’est le dos du médaillon, non estampillé, qui m’intéresse en l’occurrence. Ce revers consiste en une gigantesque toile d’araignée. L’Arachné moderne tisse des milliards de fils  à travers le monde. Ces fils qui relient les hommes sont autant de vecteurs qui leur permettent de partager leurs rêves, entraînant en cela l’espoir que la réalité individualiste et matérialiste à laquelle on veut nous contraindre, peut imploser !

En opposant aux décideurs, à la conscience de plus en plus décadente, nos rêves les plus utopistes fussent-ils, comme Arachné, l’humain obtiendra peut-être une seconde vie…

Ceci n’est que l’ébauche d’une pensée, tu peux, cher Lecteur, l’enrichir de ta réflexion…

Réflexion de Eschylle :

Et dire que je n’avais pas vu passer cet article consacré au rêve !
L’ambivalence du deux-pattes est telle que lesdites multinationales susceptibles de contrôler son humanité sont aussi celles qui peuvent le tenir par le rêve. Suivent-elles une éthique ? Supposons que ce soit le cas à l’heure actuelle, il est peu probable que cela dure toujours ainsi. Les deux-pattes devront se confronter au territoire du rêve et à la liberté. Finalement, le film Matrix était prémonitoire.

Réponse de Eleusis

Merci d’être le premier à t’exprimer dans cette rubrique, toi Eschylle, qui donnes du rêve…Car la réflexion s’enrichit de l’autre…
Je partage ton constat et depuis toujours les sociétés dominantes produisent et diffusent des modes et des modèles. Aujourd’hui, avec l’essor des médias, le dieu moderne, ces modèles ont une portée mondiale si bien que l’uniformisation – et ainsi l’affadissement de l’individualité- galope.

Oui, ces multinationales produisent aussi du rêve, mais un rêve unique…un idéal de réussite, par exemple, basé sur le triomphe des apparences !
Oui, l’ordinateur, par exemple, s’est démocratisé. Qui n’a pas un ordinateur chez soi ? C’est moins coûteux que des vacances de rêve, qu’un opéra…Il tient lieu d’outil d’information, de loisir, de communication… Mais il permet de conditionner, de formater la population.

Toutefois n’est-ce pas toujours en employant les outils « les armes » de ce que l’on souhaite combattre qu’on arrive à un résultat ?
Cet outil et d’autres, à nous de nous en emparer, à nous de les dévoyer avec conscience…

Ta référence à Matrix me plaît… Comment se termine Matrix au juste ? Sur une impasse ? Sur le triomphe de l’amour humain ? Sur un cycle sans cesse renouvelé ? Neo refuse de relancer la matrice.
Finalement le traître (dont je ne sais plus le nom) qui rêve de manger un steak irréel mais dont le goût est vrai… choisit « le confort virtuel à la réalité »
Le rêve sous contrôle…

Toi le quatre-pattes Lettré, as-tu déjà remarqué que lorsqu’un couple s’aime, il rayonne, mais son rayonnement peut être différent… Soit tourné vers l’intérieur avec une lumière qui s’entre-nourrit et rejaillit avec faiblesse sur le monde autour, soit, beaucoup plus rarement, il est alliance de deux auras qui se conjuguent, irradient et agissent sur l’extérieur…

Alors, ne peut-on rêver d’une lumière qui s’intensifie et se propage dans une défense commune de l’humain ? Et un amour de l’humain ?

D’autres idées se bousculent…

Encore merci de ta réflexion qui a enrichi mon approche et m’a permis d’ajouter ces quelques lignes…
Tu as ouvert le débat…

 

Réflexion de Hélène Mariau :

 

Très beau texte….j’adore la métaphore de l’araignée
Je me permets une petite citation :
 » Nous sommes tissés de l’étoffe dont sont faits les rêves .  » William Shakespeare

Réponse de Eleusis :

Bienvenue Hélène et merci pour cette belle citation de Shakespeare…
N’hésite pas à t’exprimer ici, si tu le souhaites…
La réflexion s’enrichit de l’autre…
Belle soirée !

 

 

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À rebours

Plainte qui monte au ciel au coucher du soleil
Quand l’astre dévoilé n’est qu’une fleur froissée
Succombe à l’agonie, ô jour au sang pareil
Pleurs qui sonnent au champ, de l’heure trépassée

Charon, cruel nocher, tu n’avais pas le droit
De faire traverser mon amant bel et tendre
Emporte l’obole, mais lui, laisse-le moi,
J’irai comme Orphée le chercher sans attendre !

Je briserai alors l’horloge et à rebours,
Brandissant les têtes de Cerbère haut et court,
Braverai les Enfers et leur âme damnée

Rongerai les chaînes, l’amour sera ma loi ;
La mort éternelle, j’apitoierai pour toi
Nous fuirons le désert d’une ombre condamnée.

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L’enfant rêve

Quatre murs sans voix
gorge nouée, un bruit sourd
le ciel se dérobe

Il pleut des mots gris
l’encre bleue sèche et craquelle
dégoutte le temps

Choc multicolore
une fissure qui bâille
entre un papillon

Quatre murs sans toit
l’esprit fend l’espace, vole
murmures d’étoiles

Quatre murs, cent voies
le ciel envahit la terre
l’oeil bleu, l’enfant rêve.

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Une histoire est vraie aussi longtemps qu’on la croit vraie

J’ai décidé de commencer cet article dans un ordre inhabituel, ainsi mes postulats se trouvent-ils au bas de la page. Ne vous privez pas de réagir…
Quelle est la réaction d’un enfant, lorsqu’on lui narre un conte ou lorsqu’on lui parle d’un héros de la mythologie, d’Achille par exemple, le presque invulnérable ? Il demande si cela est « vrai ». Il veut connaître « la part » de réalité, s’il en est une .
Et bien qu’on lui réponde qu’il s’agit d’un conte merveilleux ou d’une légende, ces événements ou ces personnages, poursuivent leur existence à ses yeux, il s’en imprègne, les assimile et les faits « siens » dans son rêve conscient, ou subconscient. Ceux-ci pouvant susciter phobies ou modèles.

Considérons un épisode de la vie, vécu par un quidam, cet épisode est vrai ou dirais-je plutôt, réel, puisqu’il s’ancre dans le passé de l’ individu.
Néanmoins, à partir du moment où la personne relègue l’épisode dans un coin de sa mémoire ou dès qu’elle prend de la distance avec ce « je » qui fut dans un épisode passé, qu’elle le regarde comme un étranger, au point parfois de s’exclamer : « Etait-ce moi ? » l’épisode quitte le champ du « vrai ».
Je vais à présent évoquer l’Histoire, celle qui relate l’évolution des sociétés à travers des événements et une chronologie. Dans une dimension extrême, imaginons quelque tyran, et nous avons le choix, décrétant et vulgarisant sur deux ou trois générations d’individus sa version de l’Histoire(et nous songeons à Hitler, mais aussi aux thèses révisionnistes), cette version deviendrait « vraie ». Ainsi peut-on défaire et refaire l’Histoire.
Aussi, l’enseignement de l’Histoire et le devoir de mémoire sont-ils indispensables à toute société sans quoi « le vrai » pourrait sombrer dans « la fable » !

Ce n’est pas son appartenance à la réalité qui inscrit l’événement dans « le vrai » mais la croyance dans cette vérité.

Une histoire est vraie aussi longtemps qu’on la croit vraie

Définitions et options :
Si vous consultez le dictionnaire, vous découvrirez qu’on a, pendant longtemps, distingué, l’histoire, du lat. Historia ( emprunté au grec) comme un récit de faits réels, et la fable comme un récit fictif .
Prenons le mot histoire avec les acceptions suivantes : narration de faits réels ou fictifs ou bien épisode donné ou vécu.
Quant au mot vrai, du lat. verus, le Littré en donne plusieurs définitions, j’ai choisi les suivantes :
 1°  Conforme à la réalité, à ce qui est.
 4°  Terme de littérature et d’art. Qui rend, qui exprime avec vérité les pensées, les objets. Un style vrai
 7°  Qui est réellement ce qu’on annonce, ou ce qu’il doit être.

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Dévoiler les étoiles

Sur les toits ondoyants veille la lune rousse
Enluminant la nuit de l’ocre du désir.
Des Loinvoyant, elle dissémine la poudre
Aux palais orientaux des tout-puissants vizirs.

De la fleur de mes doigts, je dessine un visage,
Dans le brun de ses yeux, glisse un rayon de feu.
L’âtre où brûle le cœur ne souffre l’afféage
Ni le miroir de l’âme, un écran pare-feu.

L’astre rougeoyant, deux silhouettes entoile.
Le jour pique au levant, à l’abeille pareil
La courbe de deux corps dévoilent les étoiles,
Sous son ombrelle, assis, s’éveille le soleil.

 

Loinvoyant : cf. L’apprenti assassin

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J’accuse,

J’accuse

Les hommes d’hier et d’aujourd’hui et les cite à comparaître
Moi, le pâle embryon de votre futur à naître
Pour m’avoir arraché, sans sevrage, à la Terre- Mère

Pour avoir 

Perforé ses poumons, à coups de haches et de machines,
Dévoré sa forêt, ne laissant que moignons
Brisé, au-dessus des pôles, sa fragile protection

Pour avoir

Tari les océans, pillé les innombrables richesses
Chassé avec excès, sans respect des espèces
Déversé immondices et déchets, méprisé ses largesses

Pour avoir

Miné sol et sous sol, bombes sous vos pieds,
Libéré sans limite vos instincts meurtriers

Pauvre faune humaine, dite civilisée…

Vous avez commis l’irréparable, l’ impardonnable, l’ineffable génocide !
ASSEZ ! Quel plaidoyer pourrait défendre vos âmes cupides ?

J’étais votre avenir, vous m’avez condamné
Et vous vous êtes condamnés…

J’ai choisi le titre de ce poème en pensant, bien entendu, au célèbre plaidoyer de Zola en faveur de Dreyfus mais aussi à la phrase prophétique « la vérité est en marche, rien ne l’arrêtera » scandée par les Dreyfusards.
J’ose espérer que dans le cas de cette terre, qui est notre seule maison à tous et que nous avons le devoir de sauvegarder pour les générations futures, la vérité sera celle de la conscience !

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Les mains nues

Ils avaient les main nues
Mais dans leurs yeux d’acier
Une haine glacée
Dénuée d’humanité

Ils avaient les mains nues
Mais sur leur front béant
Des cornes rouge sang
Hurlaient au firmament

Ils avaient les mains nues
Mais à leur cou ridé
Pendaient de lourds colliers
De mains noires séchées

Ils avaient les mains nues
Mais leurs deux pieds cloutés
Sans la moindre pitié
Perçaient les champs de blé

Ils avaient les mains nues
Mais leurs sourcils d’argent
Figeaient en les fixant
Les regards des enfants

Ils avaient les mains nues
Mais leurs doigts acérés
Serraient à les briser
Les âmes réfugiées

Ils avaient les mains nues
Mais quand ils sont partis
Plus rien n’avait de vie !

 

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Déshabille mon coeur

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Aime-moi sans pudeur, déshabille mon cœur.
Sur un lit de fortune ou un quartier de Lune
Love-toi sur ma dune ô mon Soleil nocturne,
Mon astre dévoyeur aux accents purs d’un choeur

Aux confins de la nuit, deviens mon insomnie.
Le temps s’est arrêté dès nos premiers baisers,
Nos âmes envoûtées sont enfin accordées,
Et le lit de nos vies est un puits d’ambroisie.

La chaleur de tes mains enveloppe mes seins
Le présent est l’instant, qui, dans notre être, vibre.
L’étoile du ponant scintille à nouveau, libre
La flamme dans tes yeux est l’aveu d’un dessein.

Ta langue murmure des délices, complice,
Tendre mélopée à mes lèvres emperlées,
Les coussins, dépités, se sont tous écartés :
À nos pieds, l’un, jaloux, se glisse dans la lice…

 

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Accrochés aux étoiles

La ronde des étoiles
Danse le cours du temps,
Imprime dans la toile
L’envers du continent.

Au vol d’un goéland,
L’océan se déplace,
Arrache un cri au vent,
Puis regagne sa nasse.

Les paumes de nos mains
Jointes, ne forment qu’Une
Au coeur des lendemains
Sculptés dans la lagune

Ton souffle est le printemps,
Et ton coeur, ma fortune.
Nous sommes deux enfants,
Au fronton de la Lune.

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